Metz

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Metz est une commune française du département de la Moselle, situé dans la région Grand Est, ancienne capitale des Médiomatriques, de l'Austrasie, de la Lotharingie, de la République messine puis de la région Lorraine. Elle a eu pour nom Divodurum Mediomatricorum, Mettis et Metentis.

En 2023, la ville, la plus peuplée de Moselle, se trouve dans le territoire économique de la Moselle-Ouest (ou « Metz et aire d'influence » [1]), est le siège de l'intercommunalité Eurométropole de Metz (anciennement Metz Métropole ou CA2M), et du SCoT de l'Agglomération Messine (SCOTAM), chef-lieu de l'arrondissement de Metz (anciennement arrondissement de Metz-Ville avant 2015) et de ses quatre cantons de Metz-Ville-1, Metz-Ville-2, Metz-Ville-3 et Metz-Ville-4 (anciennement trois cantons). C'est aussi le siège de la préfecture de Moselle et donc chef-lieu du département, et jusqu'en 2015 siège de la préfecture de région et chef-lieu de la Lorraine (Strasbourg est préfecture de la région Grand-Est depuis 2016).

Panorama typique de la ville de Metz, devant le Temple Neuf.

Histoire

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Histoire antique

Ville de Metz sous l'époque gallo-romaine.

Le peuple celte des Médiomatriques s'installe dans l'actuel département de la Moselle au IIIe siècle av. JC. Les Romains dénomment le peuple Mediomatrix ou Médiomatrices au milieu du Ier siècle av. JC et Metz se trouve sur l'oppidum situé sur la colline Sainte-Croix, le chef-lieu de la tribu. Lors de la conquête romaine en -52, Divodurum Mediomatricorum (Divodurum signifie « entre deux rivières » car situé au confluent de la Moselle et de la Seille [2], même s'il serait plus probable de prendre les mots celtiques Divo, sacré et Duro marché ou du latin Durum colline) est rattaché à la province gallo-romaine de la Gaule Belgique. Ville romaine, Metz est équipée de thermes, d'un amphithéâtre, d'un forum, et des services de l'empire. Son expansion se fait autour du cardo maximus (Rue des Trinitaires - Rue Taison - Rue de Ladoucette - Avenue Serpenoise) et du decumanus maximus (Pont des Roches - En Fournirue - Rue des Allemands) avec à son croisement le forum, sur l'emplacement actuel de la place Saint-Jacques [3]. Ce sont les prolongements de la Via Agrippa (Lyon - Trèves - Cologne) du nord au sud, et, selon les sources de la voie entre Mayence et Paris ou Strasbourg et Reims [4],[5] d'est en ouest.

Entre le Ier siècle et le IIe siècle, c'est l'une des villes les plus importantes de la Gaule romaine. On y compte 15 à 20 000 habitants, soit plus que Lutèce (Paris). Au IIIe siècle, Divodurum se situe au centre exact de la province de Belgica prima (Belgique première) où Trèves est le chef-lieu. L'amphithéâtre (à l'emplacement du centre Pompidou-Metz actuel) est l'un des plus grands du monde romain avec 25 000 places, 76 arcades et 27 mètres de hauteur. Le premier culte chrétien apparaît vers 280 avec Saint-Clément à cet endroit.

Au IIIe siècle, pour résister aux invasions, une première enceinte romaine est construite autour du centre-ville (de la Moselle à la place Saint-Louis), délaissant ses faubourgs du Sablon, du Pontiffroy ou d'Outre-Seille. La muraille, une des premières dans la Gaule romaine [4], est construite avec les pierres des nécropoles alentours, dont celle du Sablon. On entrait dans la ville par la Via Scarponensis en franchissant la première Porte Serpenoise (située non loin de l'actuelle) ressortant au nord vers la rue Marchant actuelle, ou par le decumanus en franchissant la Seille par la Porte Sailly (sur la place des Paraiges actuelle), ressortant à l'ouest au Pont des Roches. Un autre amphithéâtre lyrique (voir image ci-contre) plus petit est alors érigé par les Romains (aux alentours de la rue de la Paix) à l'intérieur de l'enceinte. Metz prospère sur le commerce.

Plan de Metz en 1775.

Au IVe siècle, la ville est nommée Mediomatrici ou Civitas Mediomatricorum par Ammien Marcellin. En 451, Attila et les Huns entrent dans la ville et mettent à sac la ville. La gaule romaine perd du terrain et le peuple est durablement envahi par les Francs et les Alamans dès 470 [6]. Sous l'empereur Flavius Honorius, entre la fin du IVe siècle et le début du Ve siècle, la ville est nommée Civitas Mediomatricorum Mettis [7] puis Mettis et reste la capitale du peuple des Médiomatriques. Metz ne prend son nom qu'après le Ve siècle, parfois sous d'autres formes comme Metas ou Metae, ou sous la même prononciation malgré l'orthographe différente, comme Mets ou Mès (vers 1300 [8]), « en souvenir du premier gouverneur romain [...] Metius » [2]. A la chute de l'Empire romain, les murailles de la ville tombent en ruine et la cité s'étend sur ses anciens faubourgs, ainsi qu'au-delà de la Moselle et de la Seille.

Royaume de France et Austrasie

A la mort de Clovis en 511, le royaume des Francs est partagé entre ses fils. Le nord du royaume, comprenant l'équivalent de la Belgique, du Luxembourg, l'ouest de l'Allemagne et la Lorraine, est l'Austrasie. La capitale est d'abord Reims, puis en 548, Metz, donnant le nom de Royaume de Metz. Il prend le nom d'Austrasie, en gardant Metz comme capitale, à la fin du VIe siècle. Le royaume disparaît en 751, avec le début de l'Empire carolingien, et Pépin le Bref qui réunit les Francs.

En 855, le Traité de Prüm officialise la création de la Lotharingie, partie nord du royaume de Lothaire II. Il s'étend du nord de l'Allemagne au nord des Alpes. A la mort du roi en 869, Charles II le Chauve se fait couronner à Metz, désignée de facto comme capitale du royaume. La région se retrouve rattachée au royaume de Germanie en 880 mais en 928 devient le Duché de Lotharingie. Enfin en 959, le duché est divisé en deux, au nord et au sud, la Basse-Lotharingie, et la Haute-Lotharingie qui deviendra la Lorraine en 1047. Au IXe siècle et au Xe siècle, Metz construit de nouveaux remparts pour défendre la cité, qui englobe désormais l'île du Saulcier, toute l'île Chambière et l'Outre-Seille. On entre dans la ville par une multitude de portes et ponts (Porte Serpenoise et Porte Saint-Thiebault au sud, Porte Maizelle et porte des Allemands sur la Seille, pont Thiefroy et pont des Morts sur la Moselle).

Saint-Empire romain germanique et République messine

Au XIe siècle, le Saint-Empire romain germanique fonde la principauté épiscopale de Metz, un État dont Metz est la capitale autant du diocèse (fondé au IVe siècle) que de la principauté. Metz devient une ville libre d'Empire au sein du Saint-Empire romain germanique en 1180.

En 1234, le pouvoir épiscopal messin affirme son assise dans la cité, ce qui n'est pas au goût des familles messines. A l'issue de la Guerre des Amis, l'évêque de Metz Jean Ier d'Apremont est chassé par les bourgeois messins et la ville devient la république messine, un gouvernement autonome oligarchique et républicain au sein de l'Empire. La ville obtient sa notoriété de « Metz la riche ». En 1235, les remparts sont renforcés avec 6 km de murailles et 38 tours [9]. En 1324, on entre dans 18 portes désormais : la porte Serpenoise, la porte Saint-Thiébaut, la porte en Chandellerue, la porte des Repenties, la poterne Saint-Nicolas, la porte Mazelle, la porte des Allemands, la porte Sainte-Barbe, la porte du pont Dame-Colette, la porte du Haut-Champé, la porte de France, la Porte du Pont Rémond, la Porte de la Saux-en-Rhimport, la Porte de Chambière, la Porte de l'Hôtel-Lambert, la porte d'Outre-seille, la porte du Pontiffroy, la porte du pont des Morts, la porte d'Anglemur et la porte de Patar [10]. L'enceinte est renforcée enfin en 1445. Le 25 décembre 1356, l'empereur Charles IV proclame sur le champ à Seille la Bulle d'or qui détermine les règles d'élection de l'Empereur et confirme notamment les privilèges de la ville libre d'Empire.

Siège de Metz et annexion française

Plan vers 1860.

En 1551 et début 1552, le Traité de Chambord signé entre le Royaume de France et les princes allemands [11] officialise la cession des trois villes nommées Trois-Évêchés à la France. En 1552, le roi de France, Henri II, annexe la ville de Metz en entrant dans l'enceinte avec ses troupes mais Charles Quint et les soldats du Saint-Empire romain germanique font le Siège de Metz pour reprendre le pouvoir [Note 1]. La ville est défendue par le Duc de Guise jusqu'en 1553. Trois ans plus tard, on construit une Citadelle pour se défendre autant de l'extérieur que de l'intérieur de la ville.

En 1648, Metz devient française de jure par la ratification du Traité de Westphalie. Au XVIIe siècle, Metz est l'une des plus grandes garnisons du Royaume, comptant pour la moitié de sa population [12]. Entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, Vauban puis Louis de Cormontaigne font édifier de nouvelles fortifications, supprimant plusieurs portes et rasant les remparts médiévaux. Des forts, des casernes et des bastions sont construits, comme le Fort de Bellecroix ou le Fort-Moselle. Les rues s'agrandissent et de grandes places sont ouvertes. Vauban dira à Louis XIV : « Les places fortes du royaume défendent leurs provinces, Metz défend l’État ! ».

Guerre de Prusse et annexion allemande

Entre le Second Empire et la guerre de Prusse, Metz n'est plus « la riche », la ville passant de 10e à 20e ville française. En 1871, Metz, comme l'Alsace et une partie de la Moselle, est rattachée au nouvel Empire allemand (Deuxième Reich) par l'empereur Guillaume Ier après la guerre franco-prussienne de 1870 et le Traité de Francfort. La ville, qui était de facto allemande depuis 1 an, devient le chef-lieu du district de Lorraine (comprenant la Moselle moins l'arrondissement de Briey à l'ouest, et le nord-est de la Meurthe, définissant ainsi l'actuelle frontière entre la Moselle et la Meurthe-et-Moselle) au sein de la région-empire d'Alsace-Lorraine et entamera de profondes transformations sous le règle de Guillaume II. La ville est de nouveau fortifiée, avec la reconstruction de certaines portes et remparts, mais de nouveaux quartiers sortent de terre autour de la la nouvelle ceinture formée par le ring allemand qui prend place sur les anciens remparts sud et Outre-Seille. Metz devient un bastion réputé, première place forte d'Europe et dès 1868 s'entoure de forts détachés à Saint-Julien, Queuleu ou au mont Saint-Quentin. En 1911 [13], Metz devient ville de l'État fédéré d'Alsace-Lorraine dont la capitale est Strasbourg.

Plan de Metz en 1910.

Metz durant les deux Guerres mondiales

Au début de la Première guerre mondiale, en 1914, Metz reste allemand et devient une ville de garnison, réputée pour être « la plus fortifiée au monde » [14],[12]. La langue française est bannie et la germanisation est imposée dans une ville qui avait jusqu'à présent une double identité franco-allemande, le commerce est en berne, les élites quittent la ville qui connaît une chute démographique. Un important exil français s'ajoute à une immigration allemande.

A la fin de la guerre en 1918, la cité messine redevient française et sa population rejette vivement « l'envahisseur » en retirant la majorité de l'influence allemande de ses rues.

En 1940, comme le reste de la France occupée, Metz devient à nouveau allemand, sous le Troisième Reich, ville du Gau Westmark comprenant l'actuelle Moselle et les lander de Sarre et du Palatinat. La libération de Metz a lieu le 19 novembre 1944 à la fin de la guerre, et la Bataille de Metz dure jusqu'au 13 décembre.

Époque contemporaine

De 1974 à 2015, Metz est la préfecture et chef-lieu de la région Lorraine.

Blason de la ville

Blason complet Metz.jpg

Le blason de la ville est « parti d'argent et de sable », c'est à dire coupé en deux en blanc à gauche et noir à droite. S'il est difficile de déterminer l'origine, on sait que le baucent (l'étendard) de la ville était un cheval noir et banc [15], tout comme l'écu noir et blanc des chevaliers templiers de Metz. A l'origine, le princier de la Cathédrale de Metz (celui qui a donné le nom de la rue de la Princerie) portait un étendard dont les couleurs principales étaient de sable et d'argent. Ces couleurs sont officialisées dès le XIVe siècle dans les armoiries de la ville, après la reprise par les bourgeois d'un blason similaire. Selon Charles Abel, lorsque les Messins ont frappé la monnaie le 9 décembre 1378, on pouvait y voir Saint Étienne agenouillé entre deux écussons « parti de blanc et de noir ». Dans un texte de 1394, on présente pour la première fois « l'écu du baucent de notre cité ». Au XVIIe siècle, le blason prend « une pucelle pour support » : on y voit une couronne surmontée d'une figure de pucelle en cimier, tenant une palme dans la main, symbolisant le fait que la ville n'a jamais été prise par l'ennemi [16]. Sous le blason se trouvent la Légion d'honneur reçue le 27 octobre 1919 et la Croix de Guerre suite à la Seconde Guerre mondiale.

Topographie

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Bâtiments et monuments

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Faits et anecdotes

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Références

  1. (fr) CCI MOSELLE, « MOSELLE NORD » sur moselle.cci.fr (consulté le 23 avril 2023)
  2. 2,0 et 2,1 (fr) MARTIN L., Metz l'européenne années 1993-1994, Nancy : Alyse Editions, 1992 (ISBN n/c)
  3. (fr) GOLVIN Jean-Claude, « Gaule – Divodorum (Metz) – Vue » sur jeanclaudegolvin.com (consulté le 24 janvier 2023)
  4. 4,0 et 4,1 (fr) BASTIEN René, BECKER Albin, Metz mémoire, Saint-Étienne : Edi Loire, 1996 (ISBN 2-84084-041-3)
  5. (fr) MAIRIE DE METZ, « Histoire des quartiers » sur metz.fr (consulté le 21 janvier 2024)
  6. (fr) MASSON Jean-Louis, Histoire Administrative de la Lorraine : des provinces aux départements et à la région, Paris : Editions Fernand Lanore, 1982 (ISBN 978-7-6300-0406-6)
  7. (fr) BOUTEILLER, Ernest de, Dictionnaire topographique de la France., Paris : 1874, Imprimerie nationale (ISBN n/c)
  8. (fr) CHRIS, « Origine du nom de Metz, blason et devises » sur Tout Metz (consulté le 21 mai 2024)
  9. (fr) BOUR René, Histoire de Metz, Metz : Éditions Serpenoise, 1978 (ISBN 978-2876923645)
  10. (fr) BLE, « Comment les Allemands transformèrent Metz au début du XXème siècle » sur BLE Archives (consulté le 15 juillet 2023)
  11. (de) BRANDI Karl, « Briefe und Akten zur Geschichte des sechzehnten Jahrhunderts : mit besonderer Rücksicht auf Bayerns Fürstenhaus, auf Veranlassung und mit Unterstützung Seiner Majestät des Königs von Bayern Maximilian II » sur archive.org (consulté le 30 novembre 2022)
  12. 12,0 et 12,1 (fr) TEXIER Fabienne, Metz, il y a 100 ans en cartes postales anciennes, Prahecq : Editions Patrimoines et médias, 2010 (ISBN 978-2-916757-51-3)
  13. (de) BETHMANN HOLLWEG Theobald von, « Gesetz über die Verfassung Elsaß-Lothringens » sur verfassungen.de (consulté le 30 novembre 2022)
  14. (fr) LA SEMAINE, « Metz était la Carcassonne de l’Est » sur lasemaine.fr (consulté le 11 janvier 2011)
  15. (fr) BASTIEN René, BECKER Albin, Metz mémoire, Saint-Étienne : Edi Loire, 1996 (ISBN 2-84084-041-3)
  16. (fr) ARMORIAL DE FRANCE, « Metz » sur L'Armorial des Villes et des Villages de France (consulté le 19 mai 2024)

Notes

  1. (fr) MIGETTE Auguste, « 4Fi932 - Entrée de l'Empereur Charles-Quint en 1546 (d'après Migette) » sur Archives municipales de Metz (consulté le 12 décembre 2022)

Bibliographie

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