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Faubourgs de Metz
Dans son évolution urbaine, comme toutes les grandes villes en expansion à l'âge industriel, Metz s'est entouré de faubourgs. Ce sont les quartiers en bordure du centre historique, l'ancienne Ville fondée sur l'oppidum gaulois de la colline Sainte Croix. Un faubourg est un « quartier construit hors les murs et aujourd'hui situé au cœur des agglomérations » [1].
Historique
Outre Seille et Outre Moselle
Les premiers faubourgs apparaissent lors de la construction des remparts romains du IIIe siècle [2],[3]. La ville s'enferme sur son centre historique et délaisse des quartiers en dehors des murs : Outre Moselle au nord-ouest avec le bourg Saint Marcel et le bourg du Pontiffroy, Outre Seille à l'est (le nom n'apparait officiellement qu'au XIIIe) et Sablon au sud. Hors les murs, le sud de la ville s'accroit au Ve siècle et des faubourgs sont formés le long des axes qui deviendront l'Avenue André Malraux et la rue du XXe Corps Américain.
De nombreux faubourgs abbatiaux
Le quartier En Chambre est intégré dans les remparts de la ville entre le IXe et le Xe siècle. Des bourgs abbatiaux se développent alors autour des monastères de la ville entre le Xe et le XIIe siècle. A l'intérieur des remparts, le faubourg Saint Etienne se trouve entre la Cathédrale de Metz et la Moselle (équivalent à la place de Chambre) au Xe siècle. En dehors des remparts : entre le mur et la Seille, le faubourg In Viciniolo (du latin vicus novus, soit nouveau quartier, qui deviendra au XIIIe siècle le Vésigneul) se construit autour de Saint Simplice au VIIIe siècle (mentionné encore au Xe). Au IXe siècle, un faubourg fortifié s'implante près du pont Saint Georges, c'est le Pontiffroy, autour des églises Saint Médard, Saint Georges et Saint Polyeucte (futur Saint Livier). Au Xe siècle, un bourg se développe notamment autour de Saint Symphorien et Saint Arnould au sud, ce qui devient le quartier Ad Basilicas (mentionné encore au XIIe, équivalent rue Migette). La Vigne Saint Marcel est formé au sud d'Outre Moselle. Au XIe siècle, le quartier Saint Martin en Curtis se développe à côté du Vésigneul, contre l'enceinte gallo romaine. Le Neufbourg se développe à la même période et jusqu'au XIIe, hors les murs mais fortifié, autour de l'Hospice Saint-Nicolas. Au XIIe siècle on compte aussi le bourg Saint Marcel autour de l'église Saint Marcel et le bourg de Mazelle autour de l'église Saint Maximin.
Entre le XIIe et le XIIIe siècle, de nouveaux remparts sont construits pour agrandir la cité et intégrer les faubourgs de plus en plus nombreux hors les murs de la ville : celui d'Outre Seille avant 1226 (avec le Champé au nord, le bourg Mazelle, puis les Wads et la vigne Saint Avold au sud), Porte Moselle avant 1227 (« ce qui entraîne la suppression de la porte éponyme située en face de l'église Sainte Ségolène » [3]) et Outre Moselle (avec la Vigne Saint Marcel) entre 1216 et 1226. Des faubourgs restent en dehors, proches des remparts : Chambière, Parnemaille, Stoxey, Stintefontaine, Chaponrue, bourg de Mazelle. Saint Arnoul, Saint Clément et Saint Symphorien sont fortifiés. Fin XIIe siècle, de vieux faubourgs sont densifiés entre les anciennes murailles et les cours d'eau, désormais intégrés dans la ville au nord : en Ayest et le Tombois (équivalent à la rue Marchant, rue du Tombois), le Rimport (entre le Pont Saint Georges et le pont des Grilles) et les Grands Meis. Au sud, le centre financier de Metz, en Vésigneul et son nouveau beau quartier du Neufbourg, mais aussi le Quarteau, sont intégrés.
Quartier Outre Seille, le faubourg de la Grève est incluse au XIVe siècle
Disparition lente des faubourgs jusqu'au XVIIIe siècle
Les faubourgs du Stoxey, Chaponrue et Stintefontaine disparaissent au XIVe siècle [3]. Les bourgs de Saint Martin, Saint Arnoul, Saint Clément, Saint Symphorien et Saint Thiébault sont détruits par le siège de 1444 [2], puis ceux des Allemands, des Arènes, de Parnemaille et de Saint Julien. Les faubourgs de Saint Arnould et Saint Clément sont rasés en 1552. En Ayest et les Grands Meis (quartier de l'Arsenal aujourd'hui) sont démolis pour construire le retranchement de Guise. Ceux de Saint Julien et de Mazelle lors de la construction des remparts de Bellecroix en 1728. L'Encoignure Sainte Glossinde détruite en 1739 permet d'aménager la Place Saint Thiébault. La construction des glacis militaires autour de la ville et la fortification de Metz sur les plans de Vauban au XVIIIe siècle a ensuite empêché la construction de nouveaux faubourgs, jusqu'en 1790 où la plupart des quartiers et certains faubourgs autour des murs sont érigés en villages, dont le Sablon au sud.
Dernière vision possible d'un faubourg à l'extérieur de la dernière enceinte de Metz, la Neustadt allemande, lors de l'annexion, au début du XXe siècle. Mais l'ouverture des remparts avec sa construction la transforme en quartier à part entière, qui deviendra la Nouvelle Ville.
Liste des faubourgs attestés
Avec une étoile *, les faubourgs selon le rapport de la DRAC en 2017 :
- Outre Seille* à l'est de la vieille ville formé à partir des faubourgs Saint Eucaire et Saint Maximin, composée de [4] :
- Le Champé* (au nord-ouest de la rue des Allemands vers la rue du Petit Champé)
- La Grève* (au nord, vers la rue de la Grève)
- Les Wads* / Saint Maximin (au sud-est, autour de la rue du Wad Billy etc) (rue Mazelle)
- Saint Etienne / Vigne Saint Avold* (au sud, autour de la rue Vigne Saint Avold)
- Le Bourg Mazelle (rue Mazelle, et sud-ouest de la rue des Allemands)
- Saint Eucaire (au centre) (rue des Allemands)
- Outre Moselle* au nord-ouest de la vieille ville, formé par les faubourgs du Petit Saulcy et de Saint Vincent, composée de :
- Saint Vincent (au sud et à l'est de la rue Belle Isle)
- Vigne Saint Marcel* ou faubourg du Pont des Morts (au sud autour de la rue Saint Marcel) ou Bourg Saint Marcel (rue Saint Marcel)
- Sainte Constance (au centre)
- La Villeneuve (au nord-ouest, vers la rue Saint Vincent)
- Les Thermes (au nord-est, près des anciens thermes)
- Petit Saulcy (île de la Comédie)
- Saint Vincent (au sud et à l'est de la rue Belle Isle)
- En Ayest* et le Tombois* (rue Marchant, rue du Tombois), intégré à la ville lors de la construction des remparts du XIIIe siècle
- En Vésigneul* (place Saint Louis, place Saint Simplice), intégré à la ville lors de la construction des remparts du XIIIe siècle
- Le faubourg fortifié du Pontiffroy*
- Faubourg Saint Etienne* entre le petit amphithéâtre (rue Saint Louis) et la Cathédrale Saint-Étienne, aussi En Chambre*
- Les Grands Meis* (quartier de l'Arsenal aujourd'hui)
- Le Rimport*
- Le faubourg fortifié du Neufbourg* (place Coislin à la Place Saint Thiébault)
- Le Champ à Seille*
- L'Encoignure Sainte Glossinde*
- Et tous les faubourgs liés aux abbayes comme les faubourgs Saint Martin, Saint Arnould, Saint Clément, Saint Symphorien ou Saint Thiébault
- Les Roches
- Port Sailly ou Porsaillis (place des Paraiges)
- La Porte Moselle (place Jeanne d'Arc)
- En Anglemur (rue de la Garde)
- Haut Saint Hilaire (autour de l'Esplanade)
- Chambière
- Le Clos Saint Pierre
- Le Quarteau (place du Quarteau)
Références
- ↑ (fr) GEOCONFLUENCES, « Faubourg » sur Ressources de géographie pour les enseignants (consulté le 23 janvier 2025)
- ↑ 2,0 et 2,1 (fr) DRAC GRAND EST, « Plan de sauvegarde et du mise en valeur du site patrimonial remarquable (2017) » sur metz.fr (consulté le 15 février 2024)
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 (fr) WAGNER Sébastien, Dictionnaire historique des rues de Metz, Metz : Editions Serpenoise, 2009 (ISBN 978-2876927919)
- ↑ (fr) DRAC GRAND EST, « Outre Seille (p 176) » sur metz.fr (consulté le 15 février 2024)