XVIe siècle

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Le XVIe siècle se déroule de 1501 à 1600. Cette page liste les principaux événements de ce siècle à Metz et le contexte historique français et mondial à la même époque.

Le XVIe siècle à Metz

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Metz est une « ville libre d'Empire », soit une ville autonome du Saint-Empire romain, et capitale de la République messine. La ville est administrée par le Conseil des Treize, composé de notables locaux, les Paraiges. Le pouvoir épiscopal existe toujours, mais l’évêque a perdu une grande partie de son influence au profit des bourgeois et des marchands. La ville, dans une relative période de stabilité, est convoitée par la couronne française.

Le 15 janvier 1552, le roi de France Henri II s'allie aux princes protestants allemands Maurice de Saxe et Albert de Brandebourg, révoltés contre l'empereur du Saint-Empire Charles Quint. Il signe le Traité de Chambord et en échange, revendique les Trois-Évêchés. Au cours du « Voyage d’Allemagne » au printemps et à l'été, il s'empare de ces territoires (Toul, Metz, Verdun) et les annexe à la France.

Le 18 avril, Henri II entre à Metz et installe un gouverneur, ce qui déclenche la dixième guerre d’Italie (fin en 1556) et la colère de l'empereur du Saint-Empire Charles Quint. Il fuit en juin, menacé par les princes protestants puis signe la « paix de Passau » qui leur garantit la liberté religieuse.

Le 31 octobre, c'est le début du siège de Metz par Charles Quint. Revenu d'Allemagne avec 60 000 hommes, il se confronte à la défense victorieuse de François Ier de Lorraine, duc de Guise (fin en janvier 1553). Metz devient alors un protectorat français (comme la majorité des villes du Saint-Empire « ne parlant pas allemand » [1]) et l'événement constitue un tournant dans la guerre entre la France et le Saint-Empire. Il faudra atteindre 1648 pour que l'évêché devienne une annexion française de jure.

Article détaillé : Siège de Metz
La Citadelle de Metz.

Le grand Amphithéâtre de Metz disparaît lors d'une nivellement d'un quartier désormais à vocation militaire à cet endroit. Le Retranchement de Guise est construit. On note aussi la fin des travaux de la Cathédrale Saint Étienne de Metz actuelle par Pierre Perrat. Le 11 avril, elle est consacrée.

En 1556, on débute la construction de la Citadelle de Metz dans une ville qui devient une place forte, porte d'entrée de la France sur le front est du Saint-Empire. En 1567, dans la ville de garnison, on ouvre le Magasin aux Vivres construit en même temps que la Citadelle de Metz.

Contexte historique

La France des Valois

Au début du XVIᵉ siècle, la France est dirigée par Louis XII (14981515), issu de la maison capétienne de Valois-Orléans, puis par François Ier (15151547). Ce dernier renforce l’autorité royale après plusieurs décennies de conflits contre le Saint-Empire romain germanique et l’Angleterre d’Henri VIII. La France est engagée dans les guerres d’Italie, notamment la Neuvième guerre d’Italie (1542‑1546), et obtient le soutien de l’Empire ottoman de Soliman le Magnifique contre les Habsbourg (Charles Quint) et l’Angleterre.

Les affrontements se déroulent sur plusieurs fronts : en Italie pour le contrôle des États lombards, sur les côtes normandes et à Boulogne (1544), que la France tente de reprendre sans succès jusqu'en 1550. Parallèlement, la Réforme protestante se diffuse, mais François Ier reste catholique et ordonne des persécutions contre les dissidents, comme les Massacres de Mérindol en 1545, visant les Vaudois du sud-est de la France.

En 1547, Henri II succède à François Ier. Il poursuit la consolidation du pouvoir royal, conclut la trêve d’Ardres avec Henri VIII et intensifie la lutte contre le protestantisme avec la création de la Chambre ardente, tribunal spécialisé dans les affaires d’hérésie. La France entretient des alliances stratégiques avec certains princes protestants allemands pour affaiblir Charles Quint, empereur du Saint-Empire depuis 1519.

La place de la Lorraine

Le duc Antoine de Lorraine règne sur le duché de Lorraine et de Bar de 1508 à 1544, il est succédé par François Ier de Lorraine. Ce duché est vassal de l'empire germanique. En 1542, le duché de Lorraine voit son indépendance formalisée par le Saint-Empire romain germanique mais reste membre de l'empire. Après la mort de François Ier de Lorraine en 1545, Charles III devient duc sous la régence de sa mère, Christine de Danemark, et son oncle Nicolas de Mercœur jusqu'en 1559 et sa majorité.

Metz, jusqu’en 1552, est de son côté une ville libre d’Empire, et capitale de la République messine. Elle est administrée par le Conseil des Treize, composé de notables locaux (les Paraiges). L’évêque conserve un pouvoir limité, la ville étant dominée par les bourgeois et marchands. La Lorraine, mais aussi Metz et les Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun), est convoitée par la France pour sa position stratégique sur la frontière est.

En 1552, le roi de France Henri II s’empare de Metz, intégrant la ville sous protectorat français. Elle reste liée à l’Empire romain germanique mais devient un bastion militaire stratégique pour la France. La dixième guerre d’Italie (1552‑1556) débute, mêlant enjeux territoriaux et alliances de la France avec la République de Sienne, l’Empire ottoman et des princes protestants allemands contre Charles Quint et ses alliés espagnols. À Metz, l’administration locale continue sous surveillance française, préparant la ville à son rôle militaire et politique futur. Charles Quint abdique en 1556.

Article détaillé : Siège de Metz (1552)

Le Saint-Empire, qui compte dans ses rangs l'Espagne, Naples, Jérusalem, la Sicile ou les Pays-Bas, accepte une trêve (la trêve de Vaucelles) le 5 février 1556. L'empire reconnaît alors que Metz, la Corse, la Savoie et le Piémont appartiennent à la France. Pour cinq mois seulement. Ferdinand Ier hérite du Saint-Empire romain germanique, son frère Philippe II de toutes les autres possessions. La guerre reprend entre Henri II et Philippe II pour le contrôle des Espagnes, de l'Italie et des Flandres.

Les guerres de religion

Après la mort accidentelle d’Henri II en 1559, le trône revient à son fils François II, marié à Marie Stuart, mais il meurt en 1560. Son frère Charles IX monte sur le trône sous la régence de Catherine de Médicis, « gouvernante de France », qui tente d'éviter la guerre civile entre catholiques et protestants avec la répression. L'édit de janvier 1562 accorde la liberté de cultes aux protestants. Écartés récemment de la cour, François de Guise (2e Duc de Guise) et ses troupes attaquent des protestants en prière le 1er mars à Wassy, provoquant la première guerre de religion. Le Duc de Guise est accueilli à Paris en héros [2] et oblige la régente à le soutenir. Les protestants sont menés par Louis de Condé et l’amiral de Coligny, soutenus par l'Angleterre d'Elisabeth. Les catholiques sont eux soutenus par les états pontificaux et l'Espagne de Philippe II, allié du Saint-Empire. Cet épisode marque le début des guerres de religion françaises (1562‑1598), qui déchirent le royaume. Ce dernier perd ses possessions italiennes au profit du roi des Espagnes, Philippe II.

En 1567 en Europe, les tensions grandissent aussi autour des religions. Dans les Pays-Bas espagnols, un soulèvement protestant contre l'Espagne de Philippe II marque le début d'un conflit qui mènera à l'indépendance des Provinces-Unies. De son côté, l'Angleterre d'Élisabeth continue de soutenir les protestants d'Europe et surtout en France. La situation religieuse s’aggrave, notamment avec le massacre de la Saint-Barthélemy (1572), qui frappe les protestants à Paris et dans plusieurs villes. La Lorraine reste fidèle à sa dynastie catholique, tandis que Metz, sous protectorat français, est surveillée pour sa population mixte et son rôle stratégique.

À la mort de Charles IX en 1574, Henri III devient roi. Son règne est marqué par la lutte contre les ligues catholiques et les factions protestantes, ainsi que par la nécessité de maintenir la France dans un équilibre international fragile face à l’Empire, à l’Espagne de Philippe II et aux États protestants allemands.

L'avènement des Bourbons

L’assassinat d’Henri III en 1589 ouvre la voie à Henri IV, premier roi de la maison Bourbon, qui restera sur le trône jusqu'en 1610. Initialement protestant, il se convertit au catholicisme en 1593 pour régner (« Paris vaut bien une messe »). Il accorde la liberté de culte aux protestants dans certaines régions de France tout en réaffirmant la primauté du catholicisme dans le royaume, puis met fin progressivement aux guerres de religion.

En Europe, les tensions sont toujours présentes autour des religions. Le roi des Espagnes, Philippe II voit son empire pro-catholique s'affaiblir. Opposé au protestant Henri de Bourbon, il comprend peu à peu son échec lors de son accession au trône de France, et renonce à récupérer les Provinces-Unis dans les Pays-bas espagnols. Soutien des protestants d'Europe, l'Angleterre d'Elisabeth, étend son influence et poursuit sa politique anti-espagnole. La Lorraine, avec Charles III à sa tête, et Metz, sous protectorat français, continuent d’avoir un rôle stratégique dans l’Europe en recomposition.

Sur le plan international, la fin du XVIe siècle est marquée par l’affirmation de l’Espagne et de l’Empire espagnol, la montée en puissance de l’Angleterre d’Élisabeth Ière et la consolidation du Saint-Empire romain germanique. Les alliances diplomatiques franco-ottomanes contre les Habsbourg se poursuivent, tandis que les tensions religieuses européennes façonnent les politiques et les alliances territoriales.

Références

  1. (fr) CORNETTE Joël, « Les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun contrôlés par la France » sur Ministère de la culture (consulté le 11 novembre 2016)
  2. (fr) LE ROUX Nicolas, La faveur du roi, Seyssel : Champ Vallon, 2001 (ISBN 9782876733114)