L'article n'a pas encore été jugé complet dans ses sources et ses informations. N'hésitez pas à y apporter vos éléments dans la discussion.
« XXe siècle » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
| Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{ébauche}}{{Infobox Chronologie|Année= | {{ébauche}}{{Infobox Chronologie|Année=1951}}{{Lire plus|page=:Catégorie:XXe siècle|label=les articles dans la catégorie XXe siècle}}Le '''XXe siècle''' se déroule de 1901 à 2000. Cette page liste les principaux événements de ce siècle à Metz et le contexte historique français et mondial à la même époque. | ||
== Le XXe siècle à Metz == | |||
=== De l'Empire allemand au retour à la France === | |||
La ville de [[Metz]] a été annexée par l'Empire allemand, la plus grande puissance d'Europe, en [[1870]]. [[Metz]] est alors le chef-lieu du district [[Bezirk Lothringen]], plus ou moins la Moselle actuelle. Comme dans le reste du territoire annexé, les institutions sont désormais allemandes, et les noms ont été germanisés mais la population reste profondément attachée à la France. Les [[Député de Metz|députés]] protestataires, qui tentent de faire valoir les droits locaux au Reichtag, ont changé de stratégie et collaborent avec l'Empire pour le bien de la région. Metz reste un centre militaire essentiel pour l'Empire allemand, avec une forte présence de garnisons et de fortifications. Depuis [[1887]] il est interdit formellement de contester l'appartenance de l'Alsace Moselle en l'Allemagne, mais une partie de la population reste pro-française. Le territoire obtiendra une plus grande autonomie avec la création du Landtag d'Alsace Lorraine en [[1911]]. Dans la ville, la flèche de la Tour de la Mutte de la [[Cathédrale Saint Étienne de Metz]] est remise à neuf de [[1910]] à [[1911]]. Le [[Tramway de Metz|tram électrifié]] s'agrandit avec le tronçon [[Ancienne gare]] - Usine à gaz - Franiatte puis [[Pont de Fer]] - [[Route de Lorry]]. | |||
A partir du 8 novembre [[1918]], un mouvement de révolte s'empare des villes d'Alsace-Lorraine, amenant à la création de l'administration française d'Alsace-Lorraine. Le 5 décembre, la région est rattachée à nouveau à la France : la ville de [[Metz]] (le 9 décembre) et l'Alsace-Moselle sont redevenus des territoires français. Le rattachement sera officialisé par le traité de Versailles le 10 janvier [[1920]]. Le 18 novembre 1918, juste après l'armistice, l'accueil des troupes françaises à Metz est triomphal, mais des tensions existent, car certains habitants, germanisés après près d’un demi-siècle, sont méfiants. Les autorités françaises mènent une politique de « re-francisation » accélérée. La plupart des rues, des enseignes et des lieux sont remis en français à [[Metz]], après avoir été germanisés ou passés en deux langues. Après la [[Libération de Metz (1918)|Libération de 1918]], la [[statue de Lafayette]] sur un cheval est placée dans le [[jardin Boufflers]]. [[Roger Foret]] est le dernier [[Bürgermeister de Metz]], nommé depuis [[1911]]. Il sera remplacé par [[Charles Victor Prével]] à la libération. | |||
En décembre 1918, Philippe Pétain, héros de la Grande Guerre, est fait maréchal de France par [[Raymond Poincaré]] et [[Georges Clémenceau]] dans les jardins de l'[[Esplanade]]. | |||
En 1920, le processus de « refrancisation » est toujours en cours, mais il rencontre des résistances. La population germanophone de la région doit s’adapter aux nouvelles autorités françaises. La question de l’identité locale et de l’intégration à la République française est délicate. Metz comme Strasbourg, les deux grandes villes de l'ancien district Alsace-Lorraine, sont au centre de ces changements. La France y instaure des réformes administratives et éducatives pour rétablir son autorité et ses normes. | |||
Malgré la fin des conflits, les territoires à la frontière restent marqués par une forte présence militaire jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. | |||
=== Nouvelle annexion === | |||
Redevenue française en [[1918]] après des décennies d'occupation allemande, la ville de Metz redevient allemande en [[1940]], annexée par le Troisième Reich. Contrairement au reste de la France occupée, ces territoires sont directement rattachés et la dictature remet en place les frontières de l'Alsace-Moselle. Le 17 juin, les troupes allemandes entrent dans la ville. Le lendemain, le [[Préfet de Moselle]], représentant de l'État français, est arrêté. Le 25 juillet, la ville est bouclée et devient officiellement allemande, la Gestapo s'installe à Metz. Tous les noms et dénominations de rues et d'édifices sont germanisés voire transformés pour célébrer des personnalités du régime. La langue française est interdite et les francophiles sont expulsés. | |||
[[Gabriel Hocquard]] est le dernier [[maire de Metz]] avant la Seconde Guerre mondiale. Élu en [[1938]], il est démis de ses fonctions par le préfet qui l'ordonne de quitter la ville en 1940. Le 9 août, l'[[Évêque de Metz]], [[Mgr Heintz]], est expulsé. Le 21 septembre 1940, [[Josef Bürkel]], chef de l'administration allemande de l'ex-territoire mosellan, entre à Metz. Le dernier maire « allemand » [[Roger Foret]] lui remet les clés. Metz devient un bastion militaire allemand, utilisée pour contrôler la frontière et préparer l’offensive future contre l'URSS. | |||
Selon les ordres de Hitler, la ville et toute la Moselle doit être intégralement germanisée. Les maires sont alors nommés par le commissaire de l'arrondissement (Landkommissar des Kreises). La ville de Metz est alors gérée par le [[Stadtkommissar de Metz|Stadtkommissar]] [[Richard Imbt]] d'octobre à décembre 1940 puis par [[Karl Kleemann]] de décembre 1940 à septembre 1941. L'administrateur devient alors [[Oberbürgermeister de Metz|Oberbürgermeister]] de la ville de Metz en octobre 1940. Jusqu'en [[1944]], Bürkel devient responsable de l'administration civil du [[Gau Westmark]] (subdivision administration de l'Ouest), comprenant la Sarre, le Palatinat et la [[Moselle (département)|Moselle]]. Le [[Landkreis Metz]], le [[Stadtkreis Metz]] et le [[Stadt Metz]] sont rétablis. | |||
Tous les [[Salles de cinéma à Metz|cinémas de Metz]] sont fermés par le Préfet en mai, et la plupart rouvrent sous un nom germanique en juillet.{{Lire plus|label=Salles de cinéma à Metz|page=Salles de cinéma à Metz}}Les 25 et 26 décembre, Hitler fait un passage et un discours à Metz. Il dormira à l'[[Hôtel des mines]], sur l'[[avenue Foch]], en 1940. | |||
Le portail d'entrée et la grille du [[Marché couvert]] sont détruits. Le kiosque à musique de l'[[Esplanade]] est détruit. Les statues de la [[Place d'Armes Jacques-François Blondel]] sont déboulonnées et stockées dans le jardin du [[Couvent des Pères Franciscains]] de la [[rue Marchant]]. De nombreuses autres statues sont stockées durant la guerre. | |||
=== Après les Trente Glorieuses === | |||
[[Metz]] est une ville française depuis la fin de la guerre en [[1945]], préfecture et chef-lieu de la [[Lorraine]] depuis [[1974]]. Dans les années 70, la ville cherche à diversifier son économie pour compenser le déclin industriel. Metz reste un bastion de la droite, dans une région traditionnellement plus contrastée politiquement (présence d’une gauche forte dans le bassin ouvrier). Le [[maire de Metz]] [[Jean-Marie Rausch]] décide de reconvertir l'[[Arsenal]] en salle de spectacle au centre-ville en [[1978]]. Metz reste aussi un centre militaire majeur, avec de nombreuses casernes ou encore la [[base aérienne 128 Metz-Frescaty]]. La ville se transforme aussi pour devenir un centre tertiaire et administratif. | |||
=== Metz à l'aube du XXIe siècle === | |||
[[Fichier:Arsenal.jpg|gauche|vignette|L'[[Arsenal]] est inauguré en février 1989.]] | |||
A la fin des années 80, la ville est en pleine transition et cherche une modernisation urbaine et une recomposition économique à l'approche du nouveau millénaire (création par exemple du [[Technopôle]] en [[1984]]) alors que le maire est nommé ministre du Commerce et de l'Artisanat en [[1988]]. Le [[maire de Metz]] (divers droite) [[Jean-Marie Rausch]] est réélu en 1989 et mène une politique de modernisation. L'[[Arsenal]], reconverti en salle de spectacle, est inaugurée le 26 février. Le secteur bancaire et des services administratifs se développe dans la ville et sa zone urbaine, cherchant à attirer des entreprises pour compenser la perte d’emplois industriels. Le transport est aussi amélioré notamment vers Paris et l'Allemagne. Le [[TGV Est]] est en projet. | |||
== Contexte historique == | |||
=== Fin de la guerre === | |||
Au début du siècle, la France est toujours sous la Troisième République depuis [[1870]]. Le président de la République, le républicain Armand Fallières, en fonction depuis [[1906]], incarne une figure modérée de ce régime. Son gouvernement, dirigé à partir de 1909 par Aristide Briand, s’attache à consolider la République après les tensions suscitées par la loi de séparation des Églises et de l’État ([[1905]]). Briand, républicain-socialiste et ardent défenseur de la laïcité, mène une politique sociale novatrice, illustrée par la loi sur les retraites ouvrières et paysannes votée le 5 avril 1910. La France s'attache aussi à renforcer ses alliances diplomatiques. | |||
La France et l'Allemagne restent néanmoins sous tension, notamment en raison des revendications sur l’Alsace-Lorraine et des ambitions coloniales. La France étend son empire et cherche à renforcer le contrôle du Maroc depuis [[1905]]. L'Espagne et l'Allemagne voient cette expansion d'un mauvais œil. Les Français modernisent l'armée et l'industrie de la défense tout en renforçant la coopération militaire avec la Russie en prévision d’un éventuel conflit avec l’Allemagne. | |||
Lorsque la guerre éclate en 1914, la France entre dans une épreuve sans précédent. Quatre années plus tard, en 1918, le pays sort victorieux mais profondément meurtri. [[Raymond Poincaré]] (républicain), président de la République depuis [[1913]], est profondément patriote et anti-allemand, il reste à la tête du pays jusqu'à la fin de la guerre et joue un rôle essentiel dans le maintien de l’unité nationale. Il s’appuie sur le gouvernement de Georges Clemenceau (parti radical), nommé président du Conseil en [[1917]]. Celui que l’on surnomme « le Tigre » impose une politique de guerre totale et refuse toute négociation avec l’Allemagne tant que celle-ci n’a pas capitulé. | |||
Une dernière offensive entre mars et juillet sur le front occidental menace Paris en [[1918]]. Mais les alliés américains et les Français tiennent bon. La contre-offensive dure jusqu'en novembre. L'Armistice est signée le 11 novembre dans un wagon à Rethondes, en forêt de Compiègne. | |||
La victoire laisse cependant un pays exsangue. La France a perdu 1,4 million de soldats et compte plus de 3 millions de blessés. L’économie est ravagée, certaines villes sont dévastées notamment en Alsace-Lorraine. La région annexée par l’Allemagne, comme Metz, depuis 1871 redevient française le 9 décembre. Dans ces territoires, une vaste entreprise de francisation s’engage : administration, presse, éducation et toponymie retrouvent leur caractère français, tandis qu’environ 100 000 Allemands sont expulsés entre 1918 et 1920. | |||
=== Reconstruction de la France === | |||
Le 18 février 1920, le républicain-démocrate Paul Deschanel est élu président de la République en remplacement de Poincaré qui avait été réélu en janvier. Il conserve un rôle symbolique majeur, mais le pays cherche encore à se reconstruire. Sous la pression de son entourage et avec la santé déclinante, Deschanel ne fait que quelques semaines et démissionne suite à un accident dans un train. Le républicain-socialiste et président du Conseil (premier ministre) Alexandre Millerand devient président le 23 septembre. Peu de temps avant, le chef du gouvernement [[Georges Clemenceau]] démissionne et quitte la politique le 18 janvier, laissant la place à Millerand. Après son élection, le gouvernement reste au « bloc national » (une coalition républicaine de centre droit) avec Georges Leygues. Sous Poincaré, le gouvernement était d'« union sacrée » (rassemblement de tous les partis). | |||
Le gouvernement de Georges Leygues en 1920 marque un début de normalisation après la guerre, mais il reste sous l'ombre de la guerre et de la reconstruction. La France connaît une certaine instabilité politique. De nombreux gouvernements se succèdent rapidement, et il existe des tensions sociales et économiques dues aux lourdes conséquences de la guerre. En 1920, le Parti communiste français se forme à la suite du Congrès de Tours, une scission du Parti socialiste (SFIO). Le PCF devient ainsi une force politique importante en France, notamment en raison de son soutien à la révolution bolchevique en Russie. En juillet, on vote une loi interdisant la contraception et l’avortement. La décennie des « années folles » (1920-[[1929]]) commence, marquée par une explosion de créativité artistique, des progrès technologiques, et une libéralisation des mœurs. | |||
En Europe, le [[Traité de Versailles]] a été signé en [[1919]], et ses effets se font sentir. L'Allemagne est contrainte à de lourdes réparations,. La France profite de la victoire pour renforcer ses positions géopolitiques. En 1920, la Société des Nations est formée dans le but d'éviter de futurs conflits mondiaux, mais sans l’adhésion des États-Unis, ce qui rend son efficacité limitée. En Lorraine, les tensions linguistiques et culturelles persistent. | |||
Le républicain-démocrate Albert Lebrun est élu président de la République en [[1932]]. | |||
L'année 1936 est marquée par l’arrivée au pouvoir du Front populaire, une coalition de gauche menée par Léon Blum, qui met en place d’importantes réformes sociales. Le républicain Pierre Laval démissionne et cède sa place le 22 janvier à Albert Sarraut (radical) à la tête du gouvernement (président du Conseil). Suite aux législatives d'avril-mai qui voient la victoire du Front Populaire (SFIO, Radicaux, Parti communiste soutenant sans participer), [[Léon Blum]] devient le nouveau Président du Conseil le 4 juin, premier socialiste à ce poste. En mai, on assiste à un vaste mouvement de grèves générales dans le pays. Les milieux conservateurs, des industriels et l'extrême droite sont hostiles aux réformes annoncées : loi sur les congés payés, semaine de 40 heures, augmentation du salaire... La SNCF est fondée le 14 février. | |||
En Europe on assiste à nouveau à des montées des tensions. Hitler remilitarise la Rhénanie en mars et à la frontière, la [[Lorraine]] craint l'expansion du nazisme vers la France. | |||
=== Seconde Guerre mondiale === | |||
Depuis [[1939]] le monde est à nouveau en guerre. L'Allemagne marche sur Paris le 14 juin [[1940]] et l'armistice est signée à Rothondes le 22 juin. Le président du Conseil (premier ministre actuel), le radical Édouard Daladier démissionne, puis est remplacé par le démocrate Paul Reynaud et enfin par [[Philippe Pétain]] qui installe le Régime de Vichy le 10 juillet. La Troisième République s'éteint. Vichy collabore avec les Nazis et l'assemblée nationale donne les pleins pouvoirs au nouveau maréchal président. Les premières lois antisémites sont promulguées en octobre. Pierre Laval (futur chef du gouvernement en [[1942]]) devient vice-président du Conseil. En décembre, c'est Pierre-Étienne Flandin qui le remplace à la vice-présidence. | |||
En Europe, depuis Londres, Charles de Gaulle appelle à la résistance et fonde la France libre le 18 juin. Mais la Moselle n'est pas concernée puisque ''de facto'', elle est annexée à l'empire allemande. Les jeunes Lorrains et Alsaciens sont intégrés de force dans la Wehrmacht (« Malgré-nous »). | |||
=== Après les Trente Glorieuses === | |||
La France est dans la Ve République depuis [[1958]] et les Français ont élu en [[1974]] le candidat de droite Valéry Giscard d'Estaing à la tête de l'État. Après les législatives de [[1978]], Raymond Barre (UDF, centre-droit) reste premier ministre (nommé en [[1976]]) et Jacques Chaban-Delmas est élu président de l'Assemblée nationale. La droite gaulliste s'impose face à l'union de la gauche. Une politique économique libérale et d'austérité est appliquée dans le pays. L'inflation et le chômage sont en hausse après la crise du pétrole en [[1973]]. | |||
L'année 1978 est marquée par des transformations politiques et économiques en France, dans un contexte international tendu (Guerre froide, crise pétrolière, montée du néolibéralisme). A l'international, les tensions montent entre les USA et l'URSS en pleine Guerre Froide. En France, une marée noire d'ampleur a lieu en Bretagne suite au naufrage de l'Amoco Cadiz. Le 11 mars, Claude François meurt, puis le 9 octobre, Jacques Brel. La France développe aussi l'informatique et les nouvelles technologies avec la loi informatique et libertés ou l'apparition du Minitel. | |||
Depuis les années 1970, la désindustrialisation frappe durement la région Lorraine, notamment dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle. En 1978, des licenciements massifs empirent la situation. L'État tente de limiter les dégâts par des aides. Le secteur bancaire et administratif se développe, notamment à [[Metz]]. | |||
=== Fin des années 80 === | |||
Les Français ont réélu le candidat socialiste François Mitterrand à la tête de l'État, en [[1988]], pour un second septennat. Il nomme Michel Rocard (PS) premier ministre et ce dernier nomme le maire [[Jean-Marie Rausch]] ministre du Commerce extérieur, l'un des rares ministres de droite du gouvernement. Il était alors également président du [[Conseil régional de Lorraine]]. En 1989, l'année est marquée par la chute du mur de Berlin en novembre, avec des conséquences géopolitiques sur les relations entre la France et l’Allemagne. La Guerre Froide se termine. | |||
En Lorraine, cela ravive les débats sur la coopération franco-allemande et l’avenir de la région dans une Europe en mutation. À Metz, la proximité avec l’Allemagne devient un atout pour l’économie et les échanges transfrontaliers. Le 9 mai, le parc Big Bang Schtroumpf ouvre sur les friches de la Sollac à Maizières-lès-Metz. | |||
Patrick Dils, un jeune homme natif de Longeville-lès-Metz est condamné à la prison à perpétuité pour deux homicides de garçons à Montigny-lès-Metz (à la suite d'une erreur judiciaire, apprendra la France en [[2002]]). | |||
En Lorraine, la gauche progresse. Les élections municipales de 1989 voient des victoires socialistes à Nancy et Thionville, reflétant un virage politique dans certaines villes ouvrières. Mais à Metz, la ville reste fortement ancrée à droite, avec un positionnement centriste. La sidérurgie lorraine, déjà en crise depuis les années 1970, continue de souffrir. De nouvelles fermetures d’usines et réductions d’emplois frappent le bassin sidérurgique. | |||
[[Catégorie:XXe siècle]] | [[Catégorie:XXe siècle]] | ||
Version du 10 novembre 2025 à 23:05
Le XXe siècle se déroule de 1901 à 2000. Cette page liste les principaux événements de ce siècle à Metz et le contexte historique français et mondial à la même époque.
Le XXe siècle à Metz
De l'Empire allemand au retour à la France
La ville de Metz a été annexée par l'Empire allemand, la plus grande puissance d'Europe, en 1870. Metz est alors le chef-lieu du district Bezirk Lothringen, plus ou moins la Moselle actuelle. Comme dans le reste du territoire annexé, les institutions sont désormais allemandes, et les noms ont été germanisés mais la population reste profondément attachée à la France. Les députés protestataires, qui tentent de faire valoir les droits locaux au Reichtag, ont changé de stratégie et collaborent avec l'Empire pour le bien de la région. Metz reste un centre militaire essentiel pour l'Empire allemand, avec une forte présence de garnisons et de fortifications. Depuis 1887 il est interdit formellement de contester l'appartenance de l'Alsace Moselle en l'Allemagne, mais une partie de la population reste pro-française. Le territoire obtiendra une plus grande autonomie avec la création du Landtag d'Alsace Lorraine en 1911. Dans la ville, la flèche de la Tour de la Mutte de la Cathédrale Saint Étienne de Metz est remise à neuf de 1910 à 1911. Le tram électrifié s'agrandit avec le tronçon Ancienne gare - Usine à gaz - Franiatte puis Pont de Fer - Route de Lorry.
A partir du 8 novembre 1918, un mouvement de révolte s'empare des villes d'Alsace-Lorraine, amenant à la création de l'administration française d'Alsace-Lorraine. Le 5 décembre, la région est rattachée à nouveau à la France : la ville de Metz (le 9 décembre) et l'Alsace-Moselle sont redevenus des territoires français. Le rattachement sera officialisé par le traité de Versailles le 10 janvier 1920. Le 18 novembre 1918, juste après l'armistice, l'accueil des troupes françaises à Metz est triomphal, mais des tensions existent, car certains habitants, germanisés après près d’un demi-siècle, sont méfiants. Les autorités françaises mènent une politique de « re-francisation » accélérée. La plupart des rues, des enseignes et des lieux sont remis en français à Metz, après avoir été germanisés ou passés en deux langues. Après la Libération de 1918, la statue de Lafayette sur un cheval est placée dans le jardin Boufflers. Roger Foret est le dernier Bürgermeister de Metz, nommé depuis 1911. Il sera remplacé par Charles Victor Prével à la libération.
En décembre 1918, Philippe Pétain, héros de la Grande Guerre, est fait maréchal de France par Raymond Poincaré et Georges Clémenceau dans les jardins de l'Esplanade.
En 1920, le processus de « refrancisation » est toujours en cours, mais il rencontre des résistances. La population germanophone de la région doit s’adapter aux nouvelles autorités françaises. La question de l’identité locale et de l’intégration à la République française est délicate. Metz comme Strasbourg, les deux grandes villes de l'ancien district Alsace-Lorraine, sont au centre de ces changements. La France y instaure des réformes administratives et éducatives pour rétablir son autorité et ses normes.
Malgré la fin des conflits, les territoires à la frontière restent marqués par une forte présence militaire jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale.
Nouvelle annexion
Redevenue française en 1918 après des décennies d'occupation allemande, la ville de Metz redevient allemande en 1940, annexée par le Troisième Reich. Contrairement au reste de la France occupée, ces territoires sont directement rattachés et la dictature remet en place les frontières de l'Alsace-Moselle. Le 17 juin, les troupes allemandes entrent dans la ville. Le lendemain, le Préfet de Moselle, représentant de l'État français, est arrêté. Le 25 juillet, la ville est bouclée et devient officiellement allemande, la Gestapo s'installe à Metz. Tous les noms et dénominations de rues et d'édifices sont germanisés voire transformés pour célébrer des personnalités du régime. La langue française est interdite et les francophiles sont expulsés.
Gabriel Hocquard est le dernier maire de Metz avant la Seconde Guerre mondiale. Élu en 1938, il est démis de ses fonctions par le préfet qui l'ordonne de quitter la ville en 1940. Le 9 août, l'Évêque de Metz, Mgr Heintz, est expulsé. Le 21 septembre 1940, Josef Bürkel, chef de l'administration allemande de l'ex-territoire mosellan, entre à Metz. Le dernier maire « allemand » Roger Foret lui remet les clés. Metz devient un bastion militaire allemand, utilisée pour contrôler la frontière et préparer l’offensive future contre l'URSS.
Selon les ordres de Hitler, la ville et toute la Moselle doit être intégralement germanisée. Les maires sont alors nommés par le commissaire de l'arrondissement (Landkommissar des Kreises). La ville de Metz est alors gérée par le Stadtkommissar Richard Imbt d'octobre à décembre 1940 puis par Karl Kleemann de décembre 1940 à septembre 1941. L'administrateur devient alors Oberbürgermeister de la ville de Metz en octobre 1940. Jusqu'en 1944, Bürkel devient responsable de l'administration civil du Gau Westmark (subdivision administration de l'Ouest), comprenant la Sarre, le Palatinat et la Moselle. Le Landkreis Metz, le Stadtkreis Metz et le Stadt Metz sont rétablis.
Tous les cinémas de Metz sont fermés par le Préfet en mai, et la plupart rouvrent sous un nom germanique en juillet.
Les 25 et 26 décembre, Hitler fait un passage et un discours à Metz. Il dormira à l'Hôtel des mines, sur l'avenue Foch, en 1940.
Le portail d'entrée et la grille du Marché couvert sont détruits. Le kiosque à musique de l'Esplanade est détruit. Les statues de la Place d'Armes Jacques-François Blondel sont déboulonnées et stockées dans le jardin du Couvent des Pères Franciscains de la rue Marchant. De nombreuses autres statues sont stockées durant la guerre.
Après les Trente Glorieuses
Metz est une ville française depuis la fin de la guerre en 1945, préfecture et chef-lieu de la Lorraine depuis 1974. Dans les années 70, la ville cherche à diversifier son économie pour compenser le déclin industriel. Metz reste un bastion de la droite, dans une région traditionnellement plus contrastée politiquement (présence d’une gauche forte dans le bassin ouvrier). Le maire de Metz Jean-Marie Rausch décide de reconvertir l'Arsenal en salle de spectacle au centre-ville en 1978. Metz reste aussi un centre militaire majeur, avec de nombreuses casernes ou encore la base aérienne 128 Metz-Frescaty. La ville se transforme aussi pour devenir un centre tertiaire et administratif.
Metz à l'aube du XXIe siècle

A la fin des années 80, la ville est en pleine transition et cherche une modernisation urbaine et une recomposition économique à l'approche du nouveau millénaire (création par exemple du Technopôle en 1984) alors que le maire est nommé ministre du Commerce et de l'Artisanat en 1988. Le maire de Metz (divers droite) Jean-Marie Rausch est réélu en 1989 et mène une politique de modernisation. L'Arsenal, reconverti en salle de spectacle, est inaugurée le 26 février. Le secteur bancaire et des services administratifs se développe dans la ville et sa zone urbaine, cherchant à attirer des entreprises pour compenser la perte d’emplois industriels. Le transport est aussi amélioré notamment vers Paris et l'Allemagne. Le TGV Est est en projet.
Contexte historique
Fin de la guerre
Au début du siècle, la France est toujours sous la Troisième République depuis 1870. Le président de la République, le républicain Armand Fallières, en fonction depuis 1906, incarne une figure modérée de ce régime. Son gouvernement, dirigé à partir de 1909 par Aristide Briand, s’attache à consolider la République après les tensions suscitées par la loi de séparation des Églises et de l’État (1905). Briand, républicain-socialiste et ardent défenseur de la laïcité, mène une politique sociale novatrice, illustrée par la loi sur les retraites ouvrières et paysannes votée le 5 avril 1910. La France s'attache aussi à renforcer ses alliances diplomatiques.
La France et l'Allemagne restent néanmoins sous tension, notamment en raison des revendications sur l’Alsace-Lorraine et des ambitions coloniales. La France étend son empire et cherche à renforcer le contrôle du Maroc depuis 1905. L'Espagne et l'Allemagne voient cette expansion d'un mauvais œil. Les Français modernisent l'armée et l'industrie de la défense tout en renforçant la coopération militaire avec la Russie en prévision d’un éventuel conflit avec l’Allemagne.
Lorsque la guerre éclate en 1914, la France entre dans une épreuve sans précédent. Quatre années plus tard, en 1918, le pays sort victorieux mais profondément meurtri. Raymond Poincaré (républicain), président de la République depuis 1913, est profondément patriote et anti-allemand, il reste à la tête du pays jusqu'à la fin de la guerre et joue un rôle essentiel dans le maintien de l’unité nationale. Il s’appuie sur le gouvernement de Georges Clemenceau (parti radical), nommé président du Conseil en 1917. Celui que l’on surnomme « le Tigre » impose une politique de guerre totale et refuse toute négociation avec l’Allemagne tant que celle-ci n’a pas capitulé.
Une dernière offensive entre mars et juillet sur le front occidental menace Paris en 1918. Mais les alliés américains et les Français tiennent bon. La contre-offensive dure jusqu'en novembre. L'Armistice est signée le 11 novembre dans un wagon à Rethondes, en forêt de Compiègne.
La victoire laisse cependant un pays exsangue. La France a perdu 1,4 million de soldats et compte plus de 3 millions de blessés. L’économie est ravagée, certaines villes sont dévastées notamment en Alsace-Lorraine. La région annexée par l’Allemagne, comme Metz, depuis 1871 redevient française le 9 décembre. Dans ces territoires, une vaste entreprise de francisation s’engage : administration, presse, éducation et toponymie retrouvent leur caractère français, tandis qu’environ 100 000 Allemands sont expulsés entre 1918 et 1920.
Reconstruction de la France
Le 18 février 1920, le républicain-démocrate Paul Deschanel est élu président de la République en remplacement de Poincaré qui avait été réélu en janvier. Il conserve un rôle symbolique majeur, mais le pays cherche encore à se reconstruire. Sous la pression de son entourage et avec la santé déclinante, Deschanel ne fait que quelques semaines et démissionne suite à un accident dans un train. Le républicain-socialiste et président du Conseil (premier ministre) Alexandre Millerand devient président le 23 septembre. Peu de temps avant, le chef du gouvernement Georges Clemenceau démissionne et quitte la politique le 18 janvier, laissant la place à Millerand. Après son élection, le gouvernement reste au « bloc national » (une coalition républicaine de centre droit) avec Georges Leygues. Sous Poincaré, le gouvernement était d'« union sacrée » (rassemblement de tous les partis).
Le gouvernement de Georges Leygues en 1920 marque un début de normalisation après la guerre, mais il reste sous l'ombre de la guerre et de la reconstruction. La France connaît une certaine instabilité politique. De nombreux gouvernements se succèdent rapidement, et il existe des tensions sociales et économiques dues aux lourdes conséquences de la guerre. En 1920, le Parti communiste français se forme à la suite du Congrès de Tours, une scission du Parti socialiste (SFIO). Le PCF devient ainsi une force politique importante en France, notamment en raison de son soutien à la révolution bolchevique en Russie. En juillet, on vote une loi interdisant la contraception et l’avortement. La décennie des « années folles » (1920-1929) commence, marquée par une explosion de créativité artistique, des progrès technologiques, et une libéralisation des mœurs.
En Europe, le Traité de Versailles a été signé en 1919, et ses effets se font sentir. L'Allemagne est contrainte à de lourdes réparations,. La France profite de la victoire pour renforcer ses positions géopolitiques. En 1920, la Société des Nations est formée dans le but d'éviter de futurs conflits mondiaux, mais sans l’adhésion des États-Unis, ce qui rend son efficacité limitée. En Lorraine, les tensions linguistiques et culturelles persistent.
Le républicain-démocrate Albert Lebrun est élu président de la République en 1932.
L'année 1936 est marquée par l’arrivée au pouvoir du Front populaire, une coalition de gauche menée par Léon Blum, qui met en place d’importantes réformes sociales. Le républicain Pierre Laval démissionne et cède sa place le 22 janvier à Albert Sarraut (radical) à la tête du gouvernement (président du Conseil). Suite aux législatives d'avril-mai qui voient la victoire du Front Populaire (SFIO, Radicaux, Parti communiste soutenant sans participer), Léon Blum devient le nouveau Président du Conseil le 4 juin, premier socialiste à ce poste. En mai, on assiste à un vaste mouvement de grèves générales dans le pays. Les milieux conservateurs, des industriels et l'extrême droite sont hostiles aux réformes annoncées : loi sur les congés payés, semaine de 40 heures, augmentation du salaire... La SNCF est fondée le 14 février.
En Europe on assiste à nouveau à des montées des tensions. Hitler remilitarise la Rhénanie en mars et à la frontière, la Lorraine craint l'expansion du nazisme vers la France.
Seconde Guerre mondiale
Depuis 1939 le monde est à nouveau en guerre. L'Allemagne marche sur Paris le 14 juin 1940 et l'armistice est signée à Rothondes le 22 juin. Le président du Conseil (premier ministre actuel), le radical Édouard Daladier démissionne, puis est remplacé par le démocrate Paul Reynaud et enfin par Philippe Pétain qui installe le Régime de Vichy le 10 juillet. La Troisième République s'éteint. Vichy collabore avec les Nazis et l'assemblée nationale donne les pleins pouvoirs au nouveau maréchal président. Les premières lois antisémites sont promulguées en octobre. Pierre Laval (futur chef du gouvernement en 1942) devient vice-président du Conseil. En décembre, c'est Pierre-Étienne Flandin qui le remplace à la vice-présidence.
En Europe, depuis Londres, Charles de Gaulle appelle à la résistance et fonde la France libre le 18 juin. Mais la Moselle n'est pas concernée puisque de facto, elle est annexée à l'empire allemande. Les jeunes Lorrains et Alsaciens sont intégrés de force dans la Wehrmacht (« Malgré-nous »).
Après les Trente Glorieuses
La France est dans la Ve République depuis 1958 et les Français ont élu en 1974 le candidat de droite Valéry Giscard d'Estaing à la tête de l'État. Après les législatives de 1978, Raymond Barre (UDF, centre-droit) reste premier ministre (nommé en 1976) et Jacques Chaban-Delmas est élu président de l'Assemblée nationale. La droite gaulliste s'impose face à l'union de la gauche. Une politique économique libérale et d'austérité est appliquée dans le pays. L'inflation et le chômage sont en hausse après la crise du pétrole en 1973.
L'année 1978 est marquée par des transformations politiques et économiques en France, dans un contexte international tendu (Guerre froide, crise pétrolière, montée du néolibéralisme). A l'international, les tensions montent entre les USA et l'URSS en pleine Guerre Froide. En France, une marée noire d'ampleur a lieu en Bretagne suite au naufrage de l'Amoco Cadiz. Le 11 mars, Claude François meurt, puis le 9 octobre, Jacques Brel. La France développe aussi l'informatique et les nouvelles technologies avec la loi informatique et libertés ou l'apparition du Minitel.
Depuis les années 1970, la désindustrialisation frappe durement la région Lorraine, notamment dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle. En 1978, des licenciements massifs empirent la situation. L'État tente de limiter les dégâts par des aides. Le secteur bancaire et administratif se développe, notamment à Metz.
Fin des années 80
Les Français ont réélu le candidat socialiste François Mitterrand à la tête de l'État, en 1988, pour un second septennat. Il nomme Michel Rocard (PS) premier ministre et ce dernier nomme le maire Jean-Marie Rausch ministre du Commerce extérieur, l'un des rares ministres de droite du gouvernement. Il était alors également président du Conseil régional de Lorraine. En 1989, l'année est marquée par la chute du mur de Berlin en novembre, avec des conséquences géopolitiques sur les relations entre la France et l’Allemagne. La Guerre Froide se termine.
En Lorraine, cela ravive les débats sur la coopération franco-allemande et l’avenir de la région dans une Europe en mutation. À Metz, la proximité avec l’Allemagne devient un atout pour l’économie et les échanges transfrontaliers. Le 9 mai, le parc Big Bang Schtroumpf ouvre sur les friches de la Sollac à Maizières-lès-Metz.
Patrick Dils, un jeune homme natif de Longeville-lès-Metz est condamné à la prison à perpétuité pour deux homicides de garçons à Montigny-lès-Metz (à la suite d'une erreur judiciaire, apprendra la France en 2002).
En Lorraine, la gauche progresse. Les élections municipales de 1989 voient des victoires socialistes à Nancy et Thionville, reflétant un virage politique dans certaines villes ouvrières. Mais à Metz, la ville reste fortement ancrée à droite, avec un positionnement centriste. La sidérurgie lorraine, déjà en crise depuis les années 1970, continue de souffrir. De nouvelles fermetures d’usines et réductions d’emplois frappent le bassin sidérurgique.
WikiMetz : Encyclopédie sur l'Histoire de Metz
