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Rue du Petit Paris
La rue du Petit Paris se situe à Metz-Centre et doit son nom à un établissement nommé Petit Paris qui s'y trouvait au XVIIIe siècle.
Histoire
Avant le XVIIe siècle, et selon M. d'Hannoncelles, la rue s'appelait Juvénal ou Biffer. Elle devient alors la rue Saint-Sauveur puis en 1647 rue Sérignan et en 1720 rue du Petit Paris.
Le rue a été l'axe des grands commerces pour les ménagères au début du XXe siècle, notamment avec la présence dès 1903 d'un des premiers grands magasins de Metz, un bâtiment de 1 500 m² surmonté d'une horloge à l'angle de la rue de Ladoucette, le « Warenhaus L. Weil » [1],[2] (« Bouchara » de 1950 à 1992 [3], « Eurodif » en 2008 suite au rachat, « Bouchara » de nouveau en 2017).
Origine des dénominations
Rue Juvénal
Nomination inconnue, avant le XVIIe siècle.
Rue Biffer
Nomination inconnue, avant le XVIIe siècle.
Rue (derrière) Saint-Sauveur
Nomination inconnue, probablement durant l'existence de la collégiale, entre 880 et 1565. Elle possède cependant toujours le nom de Rue Saint-Sauveur sur le plan de 1725.
Rue Sérignan
Nommée dans un plan de 1738, accolée au nom « vulgaire » de rue du Petit-Paris par la population messine. Selon les sources, elle prend ce nom en 1647 [4]. Elle rend hommage à M. de Sérignan, gouverneur de Metz de 1641 à 1650.
Rue du Petit Paris et Klein Pariserstrasse
Nommée au début du XVIIIe siècle (potentiellement vers 1720 [4]) faisant référence à un hôtellerie ou une échoppe dans cette rue. Elle est germanisée en « Klein Pariserstrasse » durant la première annexion entre 1875 et 1918. Elle reprend son nom français en 1945.
Palaststrasse
Réunifiée avec la Rue du Palais entre 1940 et 1944, elle prend donc ce nom.
Bâtiments et monuments
Au 12, rue du Petit-Paris
Le bâtiment de 1 500 m² à l'angle de la rue du Petit-Paris et de la rue de Ladoucette est un bâtiment remarquable de style baroque et Beaux-Arts de quatre étages dont la façade du troisième fait apparaître une horloge. La façade en fer et en verre, une nouveauté pour la ville, est construite en grès rouge comme les autres constructions allemandes de l'annexion de 1870. Construit au début du XXe siècle (1903 [2],[5]), le bâtiment a abrité des vendeurs de tissus depuis sa création sous le nom « Warenhaus (habillement) L. Weil ».
Sous L. Weil, on y trouvait de la soie, des jouets et des accessoires de confection (ménage au sous-sol, soie, bonneteries et articles pour homme au RDC, confection femmes et enfants au 1er, jouets et confection hommes au 2e, meubles et tissus au 3e). Tout en haut se situait notamment un réservoir rempli d'eau pour prévenir les incendies [2]. Le bâtiment fait la largeur du pâté de maison et son arrière-boutique donne ainsi sur le 31 de la place Saint-Jacques, dont l'architecture de sa façade permet encore aujourd'hui de voir sa filiation avec l'autre immeuble. Au milieu des années 2000, l'accès entre les deux bâtiments est muré et la maison de l'arrière-boutique est revendue [3]. Il sert plus ou moins d'ébauche au « Palais de la Soie » rue du Palais construit peu de temps après.
La construction de ce bâtiment a donné lieu à des protestations des Messins, car il a nécessité de déplacer l'antique fontaine Saint-Jacques sur l'ancienne place de la Fontaine Saint Jacques, juste devant le magasin.
Collégiale Saint-Sauveur de Metz
La collégiale a été fondée par l'Évêque de Metz Adalbéron III vers 1070, à l'emplacement où se trouvait déjà une église mentionnée en 882 (dans un bloc compris aujourd'hui entre la rue Fabert, la rue du Petit Paris, la rue de Ladoucette et la place Saint Jacques). Il y fonde un chapitre de chanoines et construit trois nouvelles chapelles dédiées à Notre Dame, Saint Nicolas et Saint Catherine. Les églises de Metz Sainte Marie et Saint Jacques sont données à la collégiale.
La décision de démolir l'église Saint Sauveur est prise le 17 janvier 1565 alors que la ville doit se défendre. La hauteur et la solidité de ses murs en faisait un lieu important en cas d'invasion, ce qui représentait un danger pour la Citadelle et la ville désormais annexée à la France. En 1574 [1], c'est l'église paroissiale de Saint Jacques, à proximité, qui est détruite pour former la future place Saint Jacques. Durant la Révolution, le reste de la collégiale est vidé de ses symboles religieux et racheté par la ville puis démolie en 1798 [6]. La plupart de son emprise disparaît avec l'alignement de la ville au milieu du XIXe siècle.
A la fin du XIXe siècle, avant le déplacement de la fontaine Saint Jacques et la construction du magasin Weil, il restait cinq arceaux du cloître de la Collégiale Saint Sauveur de Metz derrière la fontaine [1]. Des restes du cloître et de la salle capitulaire, retrouvées au n°6 ont été inscrits aux monuments historiques en décembre 1929 [7]. Les derniers vestiges et l'immeuble qui avait pris sa place sont détruits durant la Seconde Guerre mondiale.
Faits et anecdotes
n°1Au n°1 le bijoutier « Noël » jusqu'en 2021. Le local et le bâtiment a été racheté par le bijoutier Edouard Genton en 2021.
le magasin de confection d'Oscar Fisher au début du XXe siècle [1].
n°3Au n°3 un bureau de tabac au début du XXe siècle (une horlogerie rachetée par « Noël » en 2019), c'était aussi un marchand de chaussures « André » en 1936 [4]. Le bâtiment a été repris lui aussi par le bijoutier Edouard Genton en 2021.
n°5Au début du XXe siècle [Note 1], il y avait l'argenterie (Silberwaren) de Gustav Marx au n°5, c'était un marchand de chaussures « André » en 1936 (une bijouterie, « X'OR » jusqu'en 2017 puis « Corbeille d'or » en 2019).
n°6C'est à cet emplacement que se trouvait une partie du cloître et la salle capitulaire de la collégiale Saint-Sauveur (restaurée par l'architecte Heister avant 1893) jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Ce sont alors les ateliers de la maison Koch. Le restaurant Klosterhof s'y installe du 20 janvier 1893 à 1909 [1].
n°7Au n°7, la boutique de Max Nadel était une maroquinerie en 1936 (un magasin de vêtements « Sandro » en 2022, une boutique d'horlogerie « Breitling » appartenant aussi au groupe Edouard Genton en 2023).
n°9/9bisJusqu'en 1981, il y avait la quincaillerie Vincent au n°9 et 9bis, boutique créée par Auguste Vincent en 1828 (un magasin « Paul » en 2008, un « Starbucks » en 2022) [8].
n°10A l'actuel n°10 se trouvait un bureau de tabac [1] au début du XXe siècle, après 1903.
n°12En 1903, le grand magasin « Warenhaus L. Weil » puis « Bouchara » de 1950 à 1992 [3], « Eurodif » en 2008 suite au rachat, « Bouchara » de nouveau en 2017). Lire plus haut.
n°? En 1979, la mercerie « Betty Boutons » [Note 2] de Burckhart est la suite de « Betty Broderie » qui était rue du Petit Paris depuis 1965 [9].
Références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 (fr) BERRAR Jean-Claude, C'était Metz, Strasbourg : Editions du Quotidien, 2015 (ISBN 978-2371640351)
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 (fr) PERROT Cécile, « Metz : dans l’arrière-boutique Bouchara » sur Républicain Lorrain (consulté le 29 janvier 2023)
- ↑ 4,0 4,1 et 4,2 (fr) GRANDVEAUX Michèle, « Rue du Petit Paris » sur Promenade temporelle (consulté le 29 janvier 2023)
- ↑ (fr) WAGNER Sébastien, Dictionnaire historique des rues de Metz, Metz : Editions Serpenoise, 2009 (ISBN 978-2876927919)
- ↑ (fr) BOINET Amédée, Église collégiale Saint-Sauveur, Paris : 1922, Congrès archéologique de France. 83e session. Metz, Strasbourg et Colmar (ISBN n/c)
- ↑ (fr) MINISTERE DE LA CULTURE, « Collégiale Saint-Sauveur » sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine (consulté le 8 septembre 2024)
- ↑ (fr) DICOP André, « 2Fi844 - Metz, quincaillerie Vincent (1981) » sur Archives municipales de Metz (consulté le 28 janvier 2023)
- ↑ (fr) MOREL Christian, « Laetitia Burckhart : Une destinée cousue de fil blanc » sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le 30 août 2024)
Notes
- ↑ Images publiées dans l'ouvrage suivant : (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
- ↑ Voir les plans renseignés sous la cote 2PC2487 des archives municipales.