Rue du Petit Paris

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Rue du Petit Paris
Rue du Petit Paris
Localisation
Quartier:Metz-CentreSection:3e sectionDébut du tracé:Rue des ClercsFin du tracé:Rue Serpenoise
Historique
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La rue du Petit Paris se situe à Metz-Centre, dans le secteur piétonnier, et doit son nom à un établissement nommé « Le Petit Paris » qui s'y trouvait au XVIIIe siècle. Elle est, depuis les années 1980, une rue qui abrite de nombreuses joailleries et magasins de luxe [1].

Histoire

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Vue en 2024.

Rue du centre-ville historique, elle est tracée sur le plan d'origine antique, parallèle au decumanus romain. Avant le IXe siècle, une église, qui deviendra ensuite la collégiale Saint Sauveur, se trouve dans la partie nord-est de la rue (voir plus bas). Avant le XVIIe siècle, et selon M. d'Hannoncelles, la rue s'appelait rue Juvénal ou rue Biffer. Elle devient ensuite la rue Saint Sauveur ou rue Derrière Saint Sauveur.

En 1565 puis 1574, les bâtiments religieux sont détruits. La rue devient en 1647 rue Sérignan, et en 1720 rue du Petit Paris, nom parfois accolé à celui considéré plus noble de Saint Sauveur. En 1798 et après le passage des Révolutionnaires, tous les bâtiments et signes religieux ont disparu, le nom de rue du Petit Paris est privilégié. Entre 1875 et 1918, elle devient Klein Pariserstrasse sous administration allemande. Entre l'automne 1940 et juillet 1941, une grande partie des bâtiments du côté nord-est de la rue sont démolis [2]. La rue est réunie avec la rue du Palais pour devenir Palaststrasse (entre 1940 et 1944).

Le rue a été l'axe des grands commerces pour les ménagères au début du XXe siècle, notamment avec la présence dès 1903 d'un des premiers grands magasins de Metz, un bâtiment de 1 500 m² surmonté d'une horloge à l'angle de la rue de Ladoucette, le « Warenhaus L. Weil » [3],[4]. Depuis les années 1980, elle abrite de nombreuses boutiques de luxe, entre horlogeries et joailleries.

Origine des dénominations

Rue Juvénal

Date de nomination inconnue, avant le XVIIe siècle [2]. Son origine n'est pas connue.

Rue Biffer

Date de nomination inconnue, avant le XVIIe siècle. Il pourrait s'agir d'une déformation du mot « beffroi » en lien avec une tour de l'église Saint Sauveur [2].

Rue (derrière) Saint Sauveur

Nomination inconnue, probablement durant l'existence de la collégiale, entre 880 et 1565. Elle possède cependant toujours le nom de Rue Saint Sauveur sur le plan de 1725.

Rue Sérignan

Nommée dans un plan de 1738, accolée au nom « vulgaire » de rue du Petit Paris par la population messine. Selon les sources, elle prend ce nom en 1647 [5]. Elle rend hommage à M. de Sérignan, lieutenant du roi, gouverneur de Metz de 1641 à 1650.

Rue du Petit Paris et Klein Pariserstrasse

Nommée au début du XVIIIe siècle (potentiellement vers 1720 [5]) faisant référence à un hôtellerie ou une échoppe dans cette rue (peut-être au numéro 9). Elle est germanisée en « Klein Pariserstrasse » durant la première annexion entre 1875 et 1918. Elle reprend son nom français en 1945.

Palaststrasse

Réunifiée avec la Rue du Palais entre 1940 et 1944, elle prend donc ce nom germanique de Palaststrasse.

Bâtiments et monuments

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Au 12, rue du Petit Paris

Le grand magasin du textile.

Le bâtiment de 1 500 m² à l'angle de la rue du Petit Paris et de la rue de Ladoucette est un bâtiment remarquable de style baroque et Beaux-Arts de quatre étages dont la façade du troisième fait apparaître une horloge. La façade en fer et en verre, une nouveauté pour la ville, est construite en grès rouge comme les autres constructions allemandes de l'annexion de 1870. Construit au début du XXe siècle (1903 [4],[2]), le bâtiment a abrité des vendeurs de tissus depuis sa création sous le nom « Warenhaus (habillement) L. Weil ».

Sous L. Weil, on y trouvait de la soie, des jouets et des accessoires de confection (ménage au sous-sol, soie, bonneteries et articles pour homme au RDC, confection femmes et enfants au 1er, jouets et confection hommes au 2e, meubles et tissus au 3e). Tout en haut se situait notamment un réservoir rempli d'eau pour prévenir les incendies [4]. Le bâtiment fait la largeur du pâté de maison et son arrière-boutique donne ainsi sur le 31 de la place Saint-Jacques, dont l'architecture de sa façade permet encore aujourd'hui de voir sa filiation avec l'autre immeuble. Au milieu des années 2000, l'accès entre les deux bâtiments est muré et la maison de l'arrière-boutique est revendue [6]. Il sert plus ou moins d'ébauche au « Palais de la Soie » rue du Palais construit peu de temps après.

En 1914, le propriétaire est Hermann Weil [Note 1]. En 1946, un plan de transformation de la tour de l'horloge est proposé par le propriétaire (Weil) avec l'architecte G. Ochs [Note 1]. La façade sera transformée plus tard pour apposer des vitrines plus récentes au niveau du sol, mais aussi au niveau du toit en 1952, par le même architecte [Note 2]. L'entrée située à l'emplacement située au niveau de l'ancien fontaine est déplacée à l'extrême bout du bâtiment, devant l'entrée actuelle du centre Saint Jacques.

Voir également les infos du n°12, plus bas sur cette page.

La construction de ce bâtiment a donné lieu à des protestations des Messins, car il a nécessité de déplacer l'antique fontaine Saint-Jacques sur l'ancienne place de la Fontaine Saint Jacques, juste devant le magasin. En 1903 elle est déposée et remontée dans la cour du 37-39 rue du Pont-des-Morts.

Article détaillé : Fontaine Saint-Jacques


Collégiale Saint Sauveur de Metz

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La collégiale a été fondée par l'Évêque de Metz Adalbéron III vers 1070, à l'emplacement où se trouvait déjà une église mentionnée en 882 (fondé par Wala dans un bloc compris aujourd'hui entre la rue Fabert, la rue du Petit Paris, la rue de Ladoucette et la place Saint Jacques). Il y fonde un chapitre de chanoines et construit trois nouvelles chapelles dédiées à Notre Dame, Saint Nicolas et Saint Catherine. Les églises de Metz Sainte Marie et Saint Jacques sont données à la collégiale.

La décision de démolir l'église Saint Sauveur est prise le 17 janvier 1565 alors que la ville doit se défendre. La hauteur et la solidité de ses murs en faisait un lieu important en cas d'invasion, ce qui représentait un danger pour la Citadelle et la ville désormais annexée à la France. En 1574 [3], c'est l'église paroissiale de Saint Jacques, à proximité, qui est détruite pour former la future place Saint Jacques. Durant la Révolution, le reste de la collégiale est vidé de ses symboles religieux et racheté par la ville puis démolie en 1798 [7]. La plupart de son emprise disparaît avec l'alignement de la ville au milieu du XIXe siècle.

A la fin du XIXe siècle, avant le déplacement de la fontaine Saint Jacques et la construction du magasin Weil, il restait cinq arceaux du cloître de la Collégiale Saint Sauveur de Metz derrière la fontaine [3]. Des restes du cloître et de la salle capitulaire, retrouvées au n°6 ont été inscrits aux monuments historiques en décembre 1929 [8]. Les derniers vestiges et l'immeuble qui avait pris sa place sont détruits durant la Seconde Guerre mondiale. Les derniers arcades et les murs du cloître sont démolis en 1965 [Note 3].

Topographie de la voie

En 2022, on trouve une plaque signalétique de rue simple sur fond bleu sur le mur du n°1 à l'angle avec la Rue des Clercs. Une autre plaque standard sur fond bleu se trouve sur le mur à l'angle avec la Rue de Ladoucette, sur le pilastre du grand magasin au n°12. Les deux indiquent : « Rue du Petit Paris ».

À date d'octobre 2022, la rue est dans le secteur piétonnier et réservée aux piétons. Il n'y a pas d'arrêts de bus dans cette rue. Depuis au moins 2008, un arrêt de bus « Petit Paris » était installé devant le 3, il était sur la ligne Circuit B des Minibus des TCRM, devenue ligne 85 minibus Arteo. En 2019, l'arrêt est toujours présent avec ce nom, même si le réseau a été modifié et la ligne renommée. Il est supprimé vers 2022 pendant les travaux de rénovation du n°3.

Au moins dans les années 1970 [9], la rue était ouverte aux voitures en sens unique dans le sens nord-sud

Numéro 1Numéro 3Numéro 5Numéro 7Numéro 9Numéro 9bisNuméro 11Numéro 13Numéro 15Numéro 4Numéro 6Numéro 10Numéro 8Numéro 12
Vue de la rue en 2024. Passez la souris sur les bâtiments pour connaître leurs numéros.

Côté impair

Les magasins côté impair au début du XXe siècle.

n°1 Le magasin de confection d'Oscar Fisher au début du XXe siècle [3], notamment en 1913 [5]. Le bijoutier et créateur joailler « Noël » s'y installe de 1969 à 2021. Le local et le bâtiment a été racheté par le bijoutier Edouard Genton en 2021.

n°3 Un bureau de tabac au début du XXe siècle [Note 4] et un marchand de chaussures « André » en 1936 [5]. Boutique de linge de maison « Kelly » en 2008. Le local est rachetée par « Noël » depuis au moins 2013. Le bâtiment étant occupé par l'horloger, il a aussi été repris par le bijoutier Edouard Genton en 2021, dont la façade et le local est rénové en 2022 pour rouvrir en 2023, l'entrée sur la rue étant supprimée.

n°5 Au début du XXe siècle [Note 5], il y avait l'argenterie (Silberwaren) de Gustav Marx au n°5 [Note 4], c'était un marchand de chaussures « André » en 1936. On y trouve une bijouterie, « X'OR » d'une date inconnue avant 2008 jusqu'en 2017 puis « Corbeille d'or » en 2019 ou 2024.

n°7 Au n°7, la boutique de Max Nadel était une maroquinerie en 1936. Elle était déjà présente au début du XXe siècle [Note 4]. Le local est vide en 2008. C'est ensuite un magasin de vêtements « Sandro » d'au moins 2013 et jusqu'en 2022, puis une boutique d'horlogerie « Breitling » appartenant aussi au groupe Edouard Genton en décembre 2023 [1].

n°9Jusqu'en 1981 [10], il y avait la quincaillerie Vincent au n°9 et 9bis, une boutique créée par Auguste Vincent en 1828. Après 1981, l'immeuble est séparé en deux entrées. Au 9 on trouve la maroquinerie « Lafarge » en 2008 ou 2014. En 2017 c'est un « Cora en ville ». Un « Mise au green » en 2022 ou 2024.

n°9bisJusqu'en 1981 [10], il y avait la quincaillerie Vincent au n°9 et 9bis, une boutique créée par Auguste Vincent en 1828. Après 1981, l'immeuble est séparé en deux entrées. Au 9 bis, il y a le boulanger-pâtissier « Paul » en 2008, 2010 [11] et jusqu'à mars 2019, qui déménage au 23 rue des Clercs. Un « Starbucks » en 2022 ou 2024.

En 1926 ou 1928, le magasin de chaussures « Sichel » [5]. « Raoul » à une date entre 1973 et 1976 [9]. Le magasin de chaussures « Minelli » n°11en 2008, 2013 ou 2017. La boutique de cosmétique « Avril » en 2019 ou 2024.

n°13Le magasin de parures de nuit féminines « Etam » (boutique à l'origine de la marque actuelle) en 1939 [5]. Le magasin « Elite » à une date entre 1973 et 1976 [9]. Le boulanger « Fischer » en 2008, 2013 ou 2017. Local vide en 2019. Le maroquinier « Paul Marius » en 2022 ou 2024.

n°15Un restaurant à une date entre 1973 et 1976 [9]. Magasin de beauté « Marionnaud » en 2008, 2013 ou 2024.

Côté pair

La rue au début du XXe siècle.

n°2 A l'angle avec la rue Fabert dans un magasin avec une ouverture en diagonale, on trouve « Kiabi » depuis 1983 [12] (ici en 1992 [Note 6]) jusqu'à 2017, où cet emplacement est repris par la boutique de cadeaux et d'accessoires « Flying Tiger ». C'était un café au début des années 1980 [Note 7].

n°4Le bâtiment à l'ancienne entrée n°4 n'a pas d'entrée propre depuis au moins 1977 [Note 8]. Ce sont les vitrines de « Kiabi » depuis 1983. Une nouvelle entrée est créée en façade entre 2014 et 2017, mais suite au départ de Kiabi en 2017, le local n'est pas repris.

n°6 C'est à cet emplacement que se trouvait une partie du cloître et la salle capitulaire de la collégiale Saint Sauveur (restaurée par l'architecte Heister avant 1893) jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Ce sont alors les ateliers de la maison Koch. Le restaurant Klosterhof s'y installe du 20 janvier 1893 à 1909 [3]. On y trouve l'entrée de professions libérales depuis au moins les années 1990, dans le grand « bâtiment du Kiabi ».

n°8Une des entrées principales du « Kiabi » de 1983 à 2020 dans un style moderne vitré reconstruit sur les façades en pierres du bâtiment. En 2017, l'entrée est rénovée pour laisser place à une plus grande verrière d'accès qui occupe désormais deux niveaux. De 2021 à 2024, le local est abandonné puis subit de lourds travaux pour accueillir un « foodcourt » pour 2025 [13].

n°10 A l'actuel n°10 se trouvait un bureau de tabac [3] au début du XXe siècle, après 1903. On y trouve l'entrée de professions libérales depuis au moins les années 1990, dans le grand « bâtiment du Kiabi ».

n°12 En 1903, le grand magasin « Warenhaus L. Weil » puis « Bouchara » de 1950 à 1992 [6], « Eurodif » en 2008 suite au rachat, « Bouchara » de nouveau en 2017. En 1964, les permis de construire parlent de la « Société française des magasins réunis » ou des « Magasins Réunis » à ce numéro [Note 2], un nom déjà présent sur certaines cartes postales du début du XXe siècle. Lire aussi plus haut.

Faits et anecdotes

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n°? En 1979, la mercerie « Betty Boutons » [Note 9] de Burckhart est la suite de « Betty Broderie » qui était rue du Petit Paris depuis 1965 [14].

Références

  1. 1,0 et 1,1 (fr) VAUCHER Jonathan, « Commerce : rue du Petit-Paris, la Place Vendôme de Metz ? » sur Moselle TV (consulté le 18 décembre 2024)
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 (fr) WAGNER Sébastien, Dictionnaire historique des rues de Metz, Metz : Editions Serpenoise, 2009 (ISBN 978-2876927919)
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 (fr) BERRAR Jean-Claude, C'était Metz, Strasbourg : Editions du Quotidien, 2015 (ISBN 978-2371640351)
  4. 4,0 4,1 et 4,2 (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 (fr) GRANDVEAUX Michèle, « Rue du Petit Paris » sur Promenade temporelle (consulté le 29 janvier 2023)
  6. 6,0 et 6,1 (fr) PERROT Cécile, « Metz : dans l’arrière-boutique Bouchara » sur Républicain Lorrain (consulté le 29 janvier 2023)
  7. (fr) BOINET Amédée, Église collégiale Saint-Sauveur, Paris : 1922, Congrès archéologique de France. 83e session. Metz, Strasbourg et Colmar (ISBN n/c)
  8. (fr) MINISTERE DE LA CULTURE, « Collégiale Saint-Sauveur » sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine (consulté le 8 septembre 2024)
  9. 9,0 9,1 9,2 et 9,3 (fr) GRUNWALD Gérard, « Rue du Petit Paris » sur Image-est.fr (consulté le 19 décembre 2024)
  10. 10,0 et 10,1 (fr) DICOP André, « 2Fi844 - Metz, quincaillerie Vincent (1981) » sur Archives municipales de Metz (consulté le 28 janvier 2023)
  11. (fr) XAVIER, Le Graouilly 2010-11, Metz : Ville de Metz, 2010 (ISBN n/c)
  12. (fr) CHERY Marie-Odile, « Kiabi quittera le centre-ville en mai 2020 » sur Republicain Lorrain (consulté le 18 décembre 2024)
  13. (fr) AB, « A Metz, l’ancien magasin Kiabi va laisser place à un espace de restauration tendance » sur La Gazette (consulté le 18 décembre 2024)
  14. (fr) MOREL Christian, « Laetitia Burckhart : Une destinée cousue de fil blanc » sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le 30 août 2024)

Notes

  1. 1,0 et 1,1 Voir les notes des permis de construire sous référence 2PC6081.
  2. 2,0 et 2,1 Voir les notes des permis de construire sous référence 2PC679.
  3. Voir l'image 2Fi1490 des Archives municipales.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Voir cette image.
  5. Images publiées dans l'ouvrage suivant : (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
  6. Voir l'image 1Fi519 des Archives municipales.
  7. Voire l'image 2Fi1798 des Archives municipales.
  8. Voir l'image 9Fi3868 des Archives municipales.
  9. Voir les plans renseignés sous la cote 2PC2487 des archives municipales.

Bibliographie

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