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Place de Chambre
La place de Chambre est une place de Metz dans le centre-ville. Elle relie la rue du Faisan à la rue Paul Tornow et la rue du Vivier. Elle est reliée à la Cathédrale de Metz par la rue d'Estrées. Elle doit son nom actuel à l'implantation d'un hôpital, le siège d'une Commanderie au XIIe siècle par les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. L'hôpital était nommé Petit-Saint-Jean-en-Chambre.
Histoire
Avant la place de Chambre
Cette place se trouve à l'époque romaine au pied de la muraille qui longe la Moselle (correspondant aujourd'hui à l'alignement de la rue des Piques à la Rue Saint-Louis) puis est intégrée à l'intérieur de l'enceinte au début du Xe siècle [1]. Destinée au commerce de la cité, elle conserve une forte influence jusqu'à l'expansion du Champ-à-Seille au XIe siècle.
Aux origines de la place
C'est au XIIe siècle que se construit sur la place dite en Chambres (ou In Cameris) un hôpital par les chevaliers de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem. Siège de la commanderie, l'hôpital comprenait également un château de construction gallo-romaine [2] et servait à soigner les malades mais aussi à purifier les hérétiques. L'hôpital Petit-Saint-Jean-en-Chambre s'étendait sur toute la rive de la Moselle, entre le Moyen Pont des Morts et la place.
A proximité, l'Abbaye Sainte-Marie de Metz, fondée au Xe siècle sur l'actuelle rue Sainte-Marie, a été transférée dans la commanderie entre 1560 [3] et 1565 suite à la construction des murs de la Citadelle. L'Ordre de Saint Jean a quitté la place de Chambre pour l'hôtel de Malte mais le nom de la place est resté. Il reste toujours un vestige de la voûte de l'ancien abreuvoir du Petit-Saint-Jean dans l'impasse Saint-Jean.
Au XIVe siècle [1] ou à partir de la fin du XVe siècle [4], les représentations des Mystères s'y tenaient, transférées depuis la place du Change. Mais la place garde tout de même sa vocation de centre commercial de la cité pour les marchés, notamment le blé, les vins, les fruits, la boucherie ou les poissons.
Les grands travaux du XVIIIe
On accède à la Place Saint-Etienne par un grand escalier au XVIIe siècle et début du XVIIIe siècle. Cette place est ensuite surélevée de 6 mètres par rapport à la place de Chambre et prend sa forme actuelle en 1714 [4] ou en 1760 [5], avec un « pâté » soutenu par des voutes, et deux escaliers disposés de chaque côté.
De l'autre côté de la place, suite à la construction du pont de la Préfecture, le niveau est réhaussé en 1729. On y trouvait aussi un petit tilleul [Note 1] planté entre le n°20 et 22 jusqu'en 1789, sous lequel se déroulait des animations. Le petit mur avec son garde-fou et les escaliers face à la Rue d'Estrées sont construits en 1825 [6].
L'époque moderne
En 1905, les bâtiments du long de la Rue d'Estrées sont détruits côté Place Saint-Étienne. Des travaux ont alors lieu pour remplacer les deux escaliers monumentaux qui grimpent vers la place depuis la place de Chambre.
En 1914, le maire annonce que la Foire de Mai se déroulera quai Félix Maréchal, place du Théâtre, place de la Préfecture et place de Chambre [7].
En 1925, un muret et un petit escalier sont construits en contrebas de la place pour réduire la pente avec la Rue des Roches qui mène à la Moselle. Lors des derniers grands travaux du centre urbain par la municipalité de Jean-Marie Rausch, cette pente est retravaillée et la place, empruntée par les voitures dans les deux sens avec des stationnements tout le long (il y avait un parking devant la halle aux poissons, et un autre dans l'alignement de la rue Saint-Louis) devient piétonne dans sa majeure partie en 2007. Les aménagements coûtent alors 1,7 million d'euros [8]. La circulation passe en sens unique d'Ouest en Est [réf. souhaitée].
Durant ces travaux, un puits est découvert [9] et symbolisé au sol par une plaque. D'un diamètre de 1m et d'une profondeur de 10m, « il servait à l'usage domestique des riverains » et se trouvait sur les plans de 1738.
En décembre 1976, la sortie du parking souterrain de la Cathédrale est aménagée sur cette place [10].
Origine des dénominations
In Cameris, en Chambres et place de Chambre
Si l'origine du nom provient vraisemblablement de l'hôpital fondé au XIIe siècle par les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem sous le nom de Petit-Saint-Jean-en-Chambre [11], une autre explication pourrait être reliée à la commanderie érigée « en chambre » à cet emplacement en 1311 . Néanmoins, le premier nom attesté de in Cameris date de 1208. A cette époque, des chambres particulières sont fondées par des chanoines du cloître de la cathédrale, en contradiction avec le mode de vie en communauté de l'évêché. Le nom En Chambres est lui cité en 1224, 1324 [12] puis 1602 [6]. Le quartier lui-même prend le nom d'Ad Cameras (« en Chambres ») dès le XIIIe siècle [1]. La place de Chambre prend son nom actuel dès le XIIe siècle et plus généralement dès 1875. Les Chambres pourraient désigner les chapitres généraux des deux Ordres de Chevaliers sur la place [13].
Kammerplatz
Sous la première annexion, entre 1875 et 1918, la place de Chambre est simplement traduite en Kammerplatz, littéralement « place de la chambre ».
Am Fischmarkplatz
Sous la deuxième annexion, entre 1940 et 1944, l'Allemagne nazie renomme la place Am Fischmarkplatz, littéralement « place du marché aux poissons », traduisant l'ancienne activité principale de ce lieu commerçant.
Topographie de la voie
En 2022, un panneau de rue (de type panneau ancien avec section) est situé sur un mur à l'angle avec la rue du Faisan. Il indique « Place de Chambre » uniquement. On en retrouve un autre (format bleu normal) sur le mur du Marché couvert à l'angle avec la Rue d'Estrées et un dernier (format historique en marron) sur le mur du n°6 avec l'inscription supplémentaire : « Dépendances du chapitre de la cathédrale au Moyen Age ».
À date d'octobre 2022, la place est ouverte en sens unique pour les voitures de la rue du Pont des Roches à la rue Paul Tornow. On y trouve aussi la sortie du parking de la Cathédrale au niveau de l'embranchement avec la rue d'Estrées. Il y a également un arrêt de bus dans le sens Cathédrale - Pompidou :
- Arrêt Place de Chambre
Bâtiments et monuments
La fontaine de la place de Chambre
En 1764, on construit dans une fausse porte du mur de soutènement de la place Saint-Etienne une fontaine. Elle représente un vase antique décoré de guirlandes de poissons et coquillages, faisant écho au marché aux poissons de Metz à cet emplacement [14]. Une inscription indique :
Fontem oedificis publicis interceptam Proefectys et oediles restituerunt, 1764
Faits et anecdotes
Commerces et boutiques
n°2Dans la maison du 2 se trouve la filature de Félix Dreyfus qui employait 160 ouvriers [6]. Une banque est ensuite installée en 1848 par Mathieu Goudchaux, qui sera ensuite transférée au 2 rue des Clercs. n°6/8Au n°6/8, on trouvait l'Hôtel de Paris en 1899, germanisé Pariser Hof jusqu'en 1919. En 1926, il y avait l'Hôtel et le bar de la Cloche d'Or. C'est en 2013 la DRAC, Direction Régionale des Affaires Culturelles de Lorraine, puis du Grand-Est après le redécoupage de 2015. Le n°8 est inscrit aux Monuments historiques le 21 avril 1959
n°7Au n°7 se trouvait l'atelier d'Eugène-Gonzalve Malardot dès 1862, après la mort de Casimir Volmerange-Oulif et jusqu'en 1870 [15]. La boutique est rachetée par les frères Prillot en 1892 [16]. Le restaurant traditionnel « La Place Caffé » [17] en 2008.
n°9Les locaux du journal La Semaine s'y trouvaient entre 2004 et 2006 [18].
n°11En 2010 le restaurant argentin « Pampa Grill » [19], aussi en 2008 [20]. Il ferme en 2015. Le restaurant traditionnel français « aux Trois M » jusqu'en 2017 puis le restaurant turc « Karma » jusqu'en 2019 et enfin le restaurant libanais « Au Coeur du Liban » depuis 2019.
n°15/19Dès 1865, on trouve la boutique des frères Collet (présents dans l'annuaire de 1869 [15]) et jusqu'en 1880 [21]. Au 15 le café-théâtre « Le Strapontin » en 2010 [19] et en 2008 [22].
n°16Le bas du marché couvert, côté place de Chambre était une halle aux poissons jusqu'au début du XXe siècle [réf. souhaitée]. En 2003, après la restauration du marché, l'emplacement est transformé en restaurant [23].
n°17Un facteur-accordeur de pianos, Jean Legroux, s'installe au n°17 dès 1918 [4]. Selon les sources, en 1921 il serait domicilié 10, place Sainte-Croix [24]. En 1983 et jusqu'en 2015, c'est une boutique de toiletteurs « À l'élégance du chien » puis des restaurants se sont succédés (« La piazza » en 2016, « La lanterne » en 2020).
n°20Dans la cave du n°20 (en 2013 le bar « Les Trappistes », « La Cave des Trappistes » [17] en 2008), on peut trouver un vestige de la muraille romaine. L'emplacement était occupé au début du XXe siècle par la poissonnerie Oehmke. La boutique s'étendait jusqu'à l'angle de la rue du Faisan pour y trouver le magasin de « comestibles » (volailles et gibier) de ce même Chr. Oehmke (« Agence Saint-Louis » en 2018). Au début du XXe siècle, le magasin de cartes postales de Scriba [Note 2].
n°20n°22Sur un îlot au centre de la place, formant les actuelles 20 et 22, on trouvait l'ancienne église paroissiale Saint Victor, démolie le 29 janvier 1768 [25]. Au 22 le restaurant italien « Carpaccio » en 2010 [19]. Le restaurant traditionnel « Le Méditerranée » [26] en 2008.
n°23Un magasin de sellerie automobile « Auto-Housse » en 1969 puis le magasin « Auto Sport » en 1983. Ce même nom est visible sur une photo des années 1960 [27]. Restaurant « Au Cul d'Poule » en 2022.
n°25Au n°25 se trouvait à la fin du XIXe siècle l'Hôtel de France puis Französischer Hof. L'hôtel est toujours présent, sous le même nom, accolé à un bar-brasserie dans les années 1960 et en 1969 puis les photos montrent un hôtel-restaurant (nom incomplet) en 1983. C'est toujours un hôtel en 2008 et en 2023, l'hôtel de la Cathédrale, avec le restaurant africain « La Baraka » accolé. En 2010 ou 2008 le restaurant africain « La Baraka » [19],[28].
n°27Une boulangerie-pâtisserie en 1969 puis la boulangerie « Au bon pain de France » en 1983.
n°29Un restaurant en 1983. Le restaurant traditionnel « Gargouille » [29] en 2008.
Au 31, le restaurant « Le Pampre d'Or » [17] en 2008.
n°37Au n°37, une épicerie générale se trouvait au début du XXe siècle à l'endroit du restaurant La Cloche en 2012 et en 2008 [17].
n°39bisA l'ancien n°41, à l'angle, à l'endroit du « Pressing des Roches » en 2012, il y avait la Pharmacia Romana au début du XXe siècle [15],[11].
Au 41, le restaurant asiatique Shanghaï [30] en 2008.
n°43L'entrée de ce bâtiment est gardée par une porte en pierre taillée du XVIIIe siècle. Des infirmières y sont installées en 1969. En 2018 c'est le restaurant « Bistro Balthazar ».
Au 45, le restaurant gastronomique « L'Écluse » [17] en 2008.
n°47La porte d'entrée de ce bâtiment (anciennement n°49/47) est une porte en chêne entourée d'une sculpture en pierre taillée du XVIIIe siècle.
Au 53 le cabaret « Le Rio » en 2010 [19].
n°55Au n°55 il y avait l'Auberge des Franciscains, ou Züm Franziskaner au début du XXe siècle [Note 3]. En 1969 on y retrouve le magasin d'electroménager « Lavibien - Metz », toujours présent en 1997 [13]. En 2023 c'est le magasin de vélo « Cyclo Story ».
n°57Au n°57, à l'angle de la rue du Faisan se trouvait une mercerie-tapisserie en 1908 [Note 4], ou écrit en allemand « Tapisserie Kurzwaaren » En 2017 ou 2022, il s'agit d'un magasin d'ameublement « Chambre 57 ».
A la fin du XIXe siècle on trouve aussi l'Hôtel d'Allemagne sur la place [réf. souhaitée].
Un marché aux poissons [31] se tenait devant la fontaine de la place de Chambre, construite en 1764, et en contrebas du palais épiscopal au XIXe siècle. Les marchés ont ensuite déménagés en 1832 dans la halle couverte [6].
Au moins dans les années 1960 à 1980, une brocante se tenait en contrebas du petit escalier de la place, devant les bâtiments bordant la rue des Roches.
Histoire des transports
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la place est le siège des Messageries (le transport rapide de colis par transports maritimes, aériens et routiers vers toute la France et à l'étranger) [1], dans le bâtiment à l'angle de la rue du Pont des Roches (n°39 bis).
Une station de fiacres était postée sur la partie sud de la place au début du XXe siècle, en contrebas du marché couvert [13],[Note 2], mais aussi en contrebas de la Place Saint-Étienne [Note 4]. En 2022 et depuis 2013 se succèdent des restaurants dans les arcades du sous-sol du marché.
Au début du XXe siècle, le tramway électrique passait par rue d'Estrées et tournait vers la place de Chambre pour rejoindre le Moyen Pont.
Références
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Notes
- ↑ Voir le Plan Fabert de 1610.
- ↑ 2,0 et 2,1 Voir l'image p61 de l'ouvrage : (fr) BERRAR Jean-Claude, C'était Metz, Strasbourg : Editions du Quotidien, 2015 (ISBN 978-2371640351)
- ↑ Voir les photos 9Fi1541 et 4Fi481 des Archives Municipales de Metz.
- ↑ 4,0 et 4,1 Voir image p23 de l'ouvrage suivant : (fr) BERRAR Jean-Claude, Metz au début du XXe siècle, Metz : Editions Serpenoise, 2006 (ISBN 978-2876927513) ou images p26-27 de l'ouvrage suivant : (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784) ou p19 de (fr) BASTIEN René, BECKER Albin, Metz mémoire, Saint-Étienne : Edi Loire, 1996 (ISBN 2-84084-041-3)