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{{Infobox Construction|Nom=Cathédrale Saint-Étienne|Image=Cathedrale-saint-etienne-metz-de-place-prefecture.jpg|Adresse=[[Place d'Armes]]|Quartier=[[Metz-Centre]]|Section=[[3e section|3e]]|Construction=[[XIIIe siècle]] au [[XXe siècle]]|Destination=Lieu de culte|Actuel=Lieu de culte|Patrimoine=Classé MH|Style=Gothique, néo-gothique et gothique flamboyant|Propriétaire=[[Diocèse de Metz]]}}
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La '''cathédrale Saint-Étienne''' de [[Metz]] est une cathédrale catholique romaine située au [[centre-ville]], sur la [[place Jean-Paul II]] et construite vers [[1220]] sur des vestiges d'églises. Surnommée « Lanterne du Bon Dieu » car elle a la plus grande surface de vitraux de France, cet édifice est également l'une des plus hautes.
La '''cathédrale Saint-Étienne''' de [[Metz]] est une cathédrale catholique romaine située au [[centre-ville]], sur la [[place Jean-Paul II]] et construite vers [[1220]] sur des vestiges d'églises. Surnommée « Lanterne du Bon Dieu » car elle a la plus grande surface de vitraux de France, cet édifice est également l'une des plus hautes.


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== Architecture ==
== Architecture ==
=== Des vitraux du [[XIIIe]] au [[XXe siècle]] ===
[[Image:Verriere ouest.jpg|thumb|Verrière de Hermann de Münster, façade ouest.]]
[[Image:Verriere ouest.jpg|thumb|Verrière de Hermann de Münster, façade ouest.]]
Avec 6 500 m² de vitraux, qui s'étalent sur plusieurs siècles, la cathédrale est celle qui est recouverte de la plus grande surface vitrée de France. Sur les trois premières travées de la grande nef, les vitraux côté gauche sont du [[XVe siècle]]. Au-dessus de la cuve romaine, les vitraux de Mayer de Munich datent de [[1905]] sur les dessins de Dujardin. Au-dessus de la Vierge habillée on trouve également des vitraux du [[XIIIe siècle]] installé dans le chœur de Notre Dame de la Ronde et déplacé ici en [[1887]]. Plus récents : les portails de la Mutte sont ornés de vitraux de Bissière ([[1960]]) et dans la travée suivante de Gaudin ([[1959]]). La chapelle du Saint Sacrement a des vitraux de Villon ([[1957]]).
Avec 6 500 m² de vitraux, qui s'étalent sur plusieurs siècles, la cathédrale est celle qui est recouverte de la plus grande surface vitrée de France. Sur les trois premières travées de la grande nef, les vitraux côté gauche sont du [[XVe siècle]]. Au-dessus de la cuve romaine, les vitraux de Mayer de Munich datent de [[1905]] sur les dessins de Dujardin. Au-dessus de la Vierge habillée on trouve également des vitraux du [[XIIIe siècle]] installé dans le chœur de Notre Dame de la Ronde et déplacé ici en [[1887]].


Le chœur est éclairé par les vitraux de Valentin Bousch au [[XVIe siècle]] en face, et la rosace centrale.
Plus récents : les portails de la Mutte sont ornés de vitraux de Bissière ([[1960]]) et dans la travée suivante de Gaudin ([[1959]]). La chapelle du Saint Sacrement a des vitraux de Villon ([[1957]]). Les vitraux en face de l'autel en marbre de [[1911]] sont du [[XVIe siècle]]. En-dessous, on retrouve aussi les derniers installés, ceux de Marc Chagall en [[1963]].
L'immense vitrail du transept nord est l'œuvre de Théobald de Lixheim en [[1504]], elle fait 424 mètres carrés. Le bras droit du transept est illuminé par un vitrail de 420 mètres carrés créé à partir de [[1520]] par [[Valentin Bousch]] et couronné d'une rose entouré d'anges, représentant les [[Évêque de Metz|évêques]].
Près de l'orgue, les plus anciennes verrières datent du [[XIIIe siècle]] et provenaient de l'ancienne [[église Saint Paul]].
Le plus grand vitrail est le la façade ouest. Une rosace de 11 m de diamètre et des vitraux taillés par le maître verrier [[Hermann de Münster]], enterré en [[1392]] au pied de son œuvre. Un vitrail de 350 m² du [[XIVe siècle]] qui a perdu une partie base après la construction du portail de Blondel.
=== Une cathédrale de records ===
Sa hauteur sous voûte en fait la troisième plus haute de France. Elle possède la particularité de ne pas être orientée Est-Ouest comme à l'accoutumé, sans doute car elle a été bâtie sur deux édifices préexistants. En entrée dans la cathédrale, on peut constater l'ancien emplacement de [[Notre-Dame de la Ronde]], une église carrée qui correspond aujourd'hui aux trois premières travées. La forme des colonnes et le sol, qui a été rabaissé de 80 cm, font de cette partie de la cathédrale un vestige visible de l'ancienne collégiale.
Sa hauteur sous voûte en fait la troisième plus haute de France. Elle possède la particularité de ne pas être orientée Est-Ouest comme à l'accoutumé, sans doute car elle a été bâtie sur deux édifices préexistants. En entrée dans la cathédrale, on peut constater l'ancien emplacement de [[Notre-Dame de la Ronde]], une église carrée qui correspond aujourd'hui aux trois premières travées. La forme des colonnes et le sol, qui a été rabaissé de 80 cm, font de cette partie de la cathédrale un vestige visible de l'ancienne collégiale.


La volonté de l'architecte, au [[XIIIe siècle]], est de construire des bas-côtés de 13 mètres de haut et la voûte à 42 mètres, pour faire rayonner les vitraux et les hautes fenêtres. Fait singulier : deux tours sont installées sur la façade nord et sud, à hauteur de la troisième travée, au milieu de l'édifice. La tour du Chapitre, au nord, fait 69 mètres de haut et la tour de la Mutte, au sud, s'élève à 88 mètres de haut, sur l'une des places les plus élevées de Metz.
La volonté de l'architecte, au [[XIIIe siècle]], est de construire des bas-côtés de 13 mètres de haut et la voûte à 42 mètres, pour faire rayonner les vitraux et les hautes fenêtres. Fait singulier : deux tours sont installées sur la façade nord et sud, à hauteur de la troisième travée, au milieu de l'édifice. La tour du Chapitre, au nord, fait 69 mètres de haut et la tour de la Mutte, au sud, s'élève à 88 mètres de haut, sur l'une des places les plus élevées de Metz.


La cathédrale a eu deux types de charpente. L'une en bois inclinée à 45°, construite au XIVe siècle, et qui a brûlé dans un incendie en [[1877]]. L'autre de [[Paul Tornow]], relevée de 4,5m, inclinée à 60°, et achevée en janvier [[1882]], encore en place aujourd'hui, en structure métallique et recouverte de feuilles de cuivre.
=== Les architectures des portails ===
 
Le portail nord dit Notre Dame de la Ronde est orné de statues et de scènes de vie.  
Le portail nord dit Notre Dame de la Ronde est orné de statues et de scènes de vie.  


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L'ancien portail de Blondel, dans un style classique, comportait des larges colonnades flanquées de chaque côté par les représentations de la France et de la Religion. Les travaux ajoutent également une série d'arcades dans le même style le long de la face sud. Le nouveau de Tornow, néo-gothique, est abondé de sculptures d'Auguste Dujardin dont une principale du Christ debout sur le lion et le dragon, ainsi que les 12 apôtres de chaque côté. Les quatre piliers du portail supportent des statues de saints [[Évêque de Metz|évêques]] : [[Saint Clément]], [[Saint Arnould]], [[Saint Chrodegang]] et [[Saint Firmin]]. Les petits côtés du porche sont aussi ornés de statues des saints patrons [[Saint Etienne]] et [[Saint Paul]] <ref name=":4" />.
L'ancien portail de Blondel, dans un style classique, comportait des larges colonnades flanquées de chaque côté par les représentations de la France et de la Religion. Les travaux ajoutent également une série d'arcades dans le même style le long de la face sud. Le nouveau de Tornow, néo-gothique, est abondé de sculptures d'Auguste Dujardin dont une principale du Christ debout sur le lion et le dragon, ainsi que les 12 apôtres de chaque côté. Les quatre piliers du portail supportent des statues de saints [[Évêque de Metz|évêques]] : [[Saint Clément]], [[Saint Arnould]], [[Saint Chrodegang]] et [[Saint Firmin]]. Les petits côtés du porche sont aussi ornés de statues des saints patrons [[Saint Etienne]] et [[Saint Paul]] <ref name=":4" />.
=== Eléments d'intérêts architecturaux ===
La cathédrale a eu deux types de charpente. L'une en bois inclinée à 45°, construite au XIVe siècle, et qui a brûlé dans un incendie en [[1877]]. L'autre de [[Paul Tornow]], relevée de 4,5m, inclinée à 60°, et achevée en janvier [[1882]], encore en place aujourd'hui, en structure métallique et recouverte de feuilles de cuivre.


La tour du Chapitre abrite cinq cloches : Marie, Catherine, Clément, Céline et la clochette de prime. La tour de la Mutte abrite la Mutte et deux autres cloches plus petites, le tocsin et Mademoiselle de Turmel.
La tour du Chapitre abrite cinq cloches : Marie, Catherine, Clément, Céline et la clochette de prime. La tour de la Mutte abrite la Mutte et deux autres cloches plus petites, le tocsin et Mademoiselle de Turmel.


A l'intérieur de la cathédrale on trouve également une ancienne baignoire issue des [[Thermes de Metz|bains romains]] taillé dans un monolithe, devenu depuis le Moyen âge les fonts baptismaux. C'est l'élément architectural le plus ancien de l'édifice. L'autel du chœur de la chapelle, fermé par une grille, est dessiné par Racine en [[1859]] et orné d'une rosace du XIIIe siècle. On y trouve aussi un buffet d'orgue sculpté en [[1537]].
A l'intérieur de la cathédrale on trouve également une ancienne baignoire issue des [[Thermes de Metz|bains romains]] taillé dans un monolithe, devenu depuis le Moyen âge les fonts baptismaux. C'est l'élément architectural le plus ancien de l'édifice. L'autel du chœur de la chapelle, en marbre et fermé par une grille, est dessiné par Racine en [[1859]] et orné d'une rosace du [[XIIIe siècle]]. Il est sculpté par Petitmangin.
 
On y trouve aussi un buffet d'orgue sculpté en [[1537]]. Une crypte romane, agrandie au [[XVIe siècle]] se trouve sous la cathédrale.


== Anecdotes ==
== Anecdotes ==

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Cathédrale Saint-Étienne
Cathédrale Saint-Étienne
Présentation
Style:Gothique, néo-gothique et gothique flamboyantPropriétaire:Diocèse de MetzPatrimoine:Classé MH
Localisation
Historique
Date de construction:XIIIe siècle au XXe siècleDestination originelle:Lieu de culteDestination actuelle:Lieu de culte
TITLE-MONUMENT.png

La cathédrale Saint-Étienne de Metz est une cathédrale catholique romaine située au centre-ville, sur la place Jean-Paul II et construite vers 1220 sur des vestiges d'églises. Surnommée « Lanterne du Bon Dieu » car elle a la plus grande surface de vitraux de France, cet édifice est également l'une des plus hautes.

Histoire

Début du christianisme

L'oratoire de Saint-Étienne, premier vestige connu d'un lieu de culte à l'endroit de la cathédrale, est le seul édifice qui n'a pas été touché par la mise à sac d'Attila [1], qui brula la ville de Metz en 451. L'oratoire devient alors la toute première cathédrale de Metz, construit au début du Ve siècle [2]. Sa construction semble assez récente à ce moment, les lieux de culte à Saint-Étienne étant nombreux au début du siècle. Metz, siège de l'évêché de Metensis depuis le IIIe siècle, installe son siège épiscopal dans ce sanctuaire dans la deuxième partie du siècle.

Moyen Âge

La basilique de 1040 représentée sur un tableau de Auguste Migette en 1862

En 616, les textes font mention de l'oratoire comme le siège de l'évêque Saint-Arnould. L'oratoire fut restauré par l'évêque Chrodegang de Metz entre 742 et 766 avec l'aide du roi Pépin le Bref. La première cathédrale est abattue à la fin du Xe siècle [2]. On y installe à cet endroit une basilique romane, dont les travaux sont lancés par l'évêque Thierry 1er (965 - 984). Elle sortira de terre vers 1040 [3] sous Thierry II. Elle deviendra plus tard le transept ouest de la cathédrale actuelle.

En 1186, on construit Notre-Dame de la Ronde, perpendiculaire à la cathédrale romane. Les deux édifices sont séparés par un mur et ne sont pas construits au même niveau (les vestiges de ce mur et la différence d'architecture est toujours visible dans la cathédrale actuelle). La cathédrale Saint-Étienne telle qu'elle existe aujourd'hui, a été commandée à l'évêque de Metz Conrad de Schaffenberg entre 1212 et 1224 par Honorius III qui a harmonisé les deux églises vers 1220 [4] [5], alors que la Ronde n'était pas encore rattachée. La cathédrale semble avoir été érigée, sous sa forme actuelle, en 1259 sous l'évêque Jacques de Lorraine (il y sera ensuite inhumé) [1]. L'architecte nommé pour cette construction est Pierre Perrat, il choisi un style gothique en vogue à cette époque, d'autant que la plupart des édifices religieux de style roman ont disparu à Metz [6]. Les travaux s'achèvent entre 1520 et 1552. La cathédrale est construite en pierre de Jaumont. La nef, une des plus hautes de France, fait 42 mètres de haut. L'évêque de Metz et les chanoines de Notre-Dame la Ronde assemblent les deux cathédrales sous la même voûte. Le chœur de la Ronde est devenu la chapelle du Mont Carmel.

On installe la cloche de la Mutte en 1412 dans la tour du même nom, après l'avoir fondue en 1381. Elle sera descendue durant la Révolution et fondue pour en faire des pièces de monnaie [1]. Les voûtes sont terminées et on installe la rosace de 11 m de diamètre, et les vitraux de la façade ouest (le portail), taillés par le maître verrier Hermann de Münster. Les premiers travaux s'achèvent. De 1486 à 1521, une nouvelle campagne de travaux commence après l'incendie de la toiture en 1468. Hannes de Ranconval remplace le colombier en bois de la tour de la Mutte en 1478 par une flèche de style gothique flamboyant. On peut y voir aujourd'hui le drapeau de Metz sur une girouette, au sommet. La campagne de reconstruction commence en 1486 avec le reconstruction du transept nord jusqu'en 1504 puis le chœur, et enfin en 1508 le transept sud jusqu'en 1521.

Renaissance et XVIIe siècle

Le portail Blondel

Après la reconstruction du transept nord, Théobald de Lixheim pose ses vitraux en 1504. Il sera suivi par Valentin Bousch qui pose ses vitraux en 1521 après la deuxième campagne de travaux. C'est l'année suivante, le 11 avril 1552 que la cathédrale de Metz est consacrée. On installe dans la tour de la Mutte le tocsin, situé dans sa flèche. Cette cloche sert à prévenir la ville des incendies.

En 1605, la Mutte actuelle est fondue à Metz le 16 juillet, rue Blondel. Elle pèse 10,74 tonnes, est haute de 2,27 m pour une circonférence de 6,82 m.

XVIIIe et XIXe : les grandes transformations de Blondel

Les abords de la cathédrale en 1738.

En 1764, Jacques-François Blondel, à qui l'on avait déjà confié la reconstruction de la place d'Armes et des édifices alentours, construit un portail néoclassique sur l'entrée ouest, et sur les deux faces (côté place Saint-Étienne et place d'Armes) une rangée de galerie de style classique [Note 1], afin d'harmoniser la cathédrale avec les aménagements entrepris dans tout le quartier. Les galeries de la place d'Armes seront d'ailleurs la copie conforme de la face de l'Hôtel de Ville, construit de l'autre côté de la place. Ces nouvelles constructions défigurent (le gothique est couvert par le classique) et abîment cette face, dont le Portail de la Vierge désormais caché par des échoppes. Ce portail étant condamné, Blondel construit avec l'aide de Louis XV un nouveau portail classique sur la façade sud-ouest. Ce dernier, après un passage à Metz, guéri dans la ville en 1744, rend hommage à Metz en aidant financièrement à la construction. Ce passage lui donnera le surnom de « Bien-Aimé ».

Article détaillé : Jacques-François Blondel

En 1767, le sculpteur des Pays-Bas autrichiens Pierre-François Le Roy construit deux statues représentant la France et la Religion, de chaque côté du portail Louis XV. Il était déjà à l'origine des deux trophées de la place d'Armes.

Les arcades de Blondel sur la façade.

Durant la moitié du XIXe siècle, les constructions de Blondel sont vivement critiquées par les élus messins et mosellans. Le député de Moselle Charles-Paul du Coëtlosquet dira même : « Espérons qu'un jour viendra où nous verrons l'absurde portail de Blondel disparaître et faire place à une œuvre conçue dans le style du Moyen Âge » [7].

Entre 1854 et 1860, la rangée de galeries, construite par Jacques-François Blondel sur la place d'Armes, et faisant face à l'Hôtel de Ville, est démolie sur demande de l'évêque de Metz qui souhaite redonner un style gothique à l'édifice [8]. Le 5 mai 1877, l'empereur prussien Guillaume Ier se rend à Metz, désormais sous l'empire allemand. On organise le lendemain une illumination de la cathédrale avec des feux de Bengale et des fusées qui partaient des tours.

Un incendie se déclencha sur la charpente et ravagea tout le toit dans la nuit du 6 au 7 mai. Ce n'est qu'en 1882 que la nouvelle toiture est terminée. Elle dispose désormais d'une inclinaison à 60 degrés, en fer forgé et en feuilles de cuivre. Dans le même temps, Paul Turnow fabrique un nouveau pignon sur le bras sud du transept, avec l'arrivée des statues de Saint-Etienne, Saint-Nicolas et Saint-Goëry [9]. Dès 1880, la tour de la Mutte et le portail de la Vierge sont également restaurés. Le « Café Français », niché dans les arcades le long de la place est démoli en 1882. Les boutiques situées dans le portail Blondel sont aussi détruits.

Article détaillé : Place d'Armes


Le Portail de la Vierge, caché par les constructions de Blondel, est totalement démonté en 1878 puis remonté, avec une hauteur plus petite, en 1885 [1],[10]. On y compte 232 statues dont 23 plus grandes que nature. En 1885 toujours, Paul Tornow fait remplacer la toiture en ardoise de la chapelle du Saint-Sacrement par une couverture en cuivre. Il l'a agrémenté de trois lucarnes [11]. En 1894, un Christ en croix de 5 mètres, œuvre de Auguste Dujardin, détruit pendant la Révolution (1794), est replacé sur la tour du Chapitre. On charge l'architecte Paul Tornow et le sculpteur Auguste Dujardin de restaurer le portail sur la face ouest [12]. Enfin, en 1898, le portail Louis XV de style classique esSes moli, sous l'égide de l'architecte Becker. Ses deux statues sont envoyées dans le pays naborien.

XXe et XXIe : des décennies de nettoyages

Le portail Blondel démonté.

Le 14 mai 1903 [13], le portail du Christ de Paul Tornow, d'inspiration néo-gothique, est inauguré à 17h15 par l’empereur Guillaume II, sans obtenir l'approbation de toute la population messine. La cathédrale compte 6 500 mètres carrés de vitraux, ce qui lui donne une luminosité éclatante. La cloche de la Mutte n'a plus sonné à la volée depuis la Victoire en 1918 [14],[2]. La flèche de la Tour de la Mutte est remise à neuf entre 1910 et 1911, créée par Jean de Ranconval. Le 16 février 1930, la totalité de l'édifice est classé aux Monuments historiques.

Le portail principal de la Cathédrale en 2023.

Pour fêter la victoire de la France lors de la guerre, la cloche de la Mutte, qui pèse 11 tonnes et peut faire effondrer la tour lorsqu'elle sonne, sonne pour la dernière fois avant d'être descendue [5]. Entre 1952 et 1957, la partie haute de la flèche de la Mutte est restaurée par l'architecte en chef des Monuments Historiques [14]. En 1958, la façade de la tour de la Mutte est restaurée afin de nettoyer la pierre de Jaumont [15]. S'en suivent des travaux de restauration tout autour de la cathédrale durant la seconde moitié du XXe siècle.

Des travaux qui reprendront également au début des années 2000, pour nettoyer la façade et pour restaurer entièrement la tour de la Mutte, sur près d'une décennie. Les façades sont nettoyées tour à tour au XXIe siècle. De 2009 à 2015, l'État restaure la Tour de la Mutte. Entre 2019 et 2020, la DRAC Grand Est restaure la toiture en cuivre de la chapelle du Saint-Sacrement, un projet à 850 000€ [11]. En mars 2021, la face sud du transept est restaurée par la DRAC Grand Est [9] pour un montant prévisionnel de 1,5 million d'euros et deux ans de travaux. Elle vise les parties hautes du bras sud, plus particulièrement le pignon et les contreforts.

Architecture

Des vitraux du XIIIe au XXe siècle

Verrière de Hermann de Münster, façade ouest.

Avec 6 500 m² de vitraux, qui s'étalent sur plusieurs siècles, la cathédrale est celle qui est recouverte de la plus grande surface vitrée de France. Sur les trois premières travées de la grande nef, les vitraux côté gauche sont du XVe siècle. Au-dessus de la cuve romaine, les vitraux de Mayer de Munich datent de 1905 sur les dessins de Dujardin. Au-dessus de la Vierge habillée on trouve également des vitraux du XIIIe siècle installé dans le chœur de Notre Dame de la Ronde et déplacé ici en 1887.

Le chœur est éclairé par les vitraux de Valentin Bousch au XVIe siècle en face, et la rosace centrale.

Plus récents : les portails de la Mutte sont ornés de vitraux de Bissière (1960) et dans la travée suivante de Gaudin (1959). La chapelle du Saint Sacrement a des vitraux de Villon (1957). Les vitraux en face de l'autel en marbre de 1911 sont du XVIe siècle. En-dessous, on retrouve aussi les derniers installés, ceux de Marc Chagall en 1963.

L'immense vitrail du transept nord est l'œuvre de Théobald de Lixheim en 1504, elle fait 424 mètres carrés. Le bras droit du transept est illuminé par un vitrail de 420 mètres carrés créé à partir de 1520 par Valentin Bousch et couronné d'une rose entouré d'anges, représentant les évêques.

Près de l'orgue, les plus anciennes verrières datent du XIIIe siècle et provenaient de l'ancienne église Saint Paul.

Le plus grand vitrail est le la façade ouest. Une rosace de 11 m de diamètre et des vitraux taillés par le maître verrier Hermann de Münster, enterré en 1392 au pied de son œuvre. Un vitrail de 350 m² du XIVe siècle qui a perdu une partie base après la construction du portail de Blondel.

Une cathédrale de records

Sa hauteur sous voûte en fait la troisième plus haute de France. Elle possède la particularité de ne pas être orientée Est-Ouest comme à l'accoutumé, sans doute car elle a été bâtie sur deux édifices préexistants. En entrée dans la cathédrale, on peut constater l'ancien emplacement de Notre-Dame de la Ronde, une église carrée qui correspond aujourd'hui aux trois premières travées. La forme des colonnes et le sol, qui a été rabaissé de 80 cm, font de cette partie de la cathédrale un vestige visible de l'ancienne collégiale.

La volonté de l'architecte, au XIIIe siècle, est de construire des bas-côtés de 13 mètres de haut et la voûte à 42 mètres, pour faire rayonner les vitraux et les hautes fenêtres. Fait singulier : deux tours sont installées sur la façade nord et sud, à hauteur de la troisième travée, au milieu de l'édifice. La tour du Chapitre, au nord, fait 69 mètres de haut et la tour de la Mutte, au sud, s'élève à 88 mètres de haut, sur l'une des places les plus élevées de Metz.

Les architectures des portails

Le portail nord dit Notre Dame de la Ronde est orné de statues et de scènes de vie.

A côté, le portail sous la tour du Chapitre, dit portail Saint Etienne, est lui orné de draperies sculptées du XIIIe siècle, d'une statue de Saint Etienne par Charles Pêtre et de sculptures de Tornow et Dujardin.

Le portail sud, dit de la Vierge, date du XIIIe siècle. Abimé par la construction des arcades de Blondel et muré en 1766, il est restauré autour de 1880 par Tornow. On y voit notamment un tympan à 3 niveaux représentant la Vierge, deux apôtres et six anges, avec des sculptures préservées du XIIIe siècle comme la Crucifixion. On y voit aussi de statues de Charlemagne et du roi Saint Louis. Les autres sculptures ont été refaites par Dujardin.

L'ancien portail de Blondel, dans un style classique, comportait des larges colonnades flanquées de chaque côté par les représentations de la France et de la Religion. Les travaux ajoutent également une série d'arcades dans le même style le long de la face sud. Le nouveau de Tornow, néo-gothique, est abondé de sculptures d'Auguste Dujardin dont une principale du Christ debout sur le lion et le dragon, ainsi que les 12 apôtres de chaque côté. Les quatre piliers du portail supportent des statues de saints évêques : Saint Clément, Saint Arnould, Saint Chrodegang et Saint Firmin. Les petits côtés du porche sont aussi ornés de statues des saints patrons Saint Etienne et Saint Paul [2].

Eléments d'intérêts architecturaux

La cathédrale a eu deux types de charpente. L'une en bois inclinée à 45°, construite au XIVe siècle, et qui a brûlé dans un incendie en 1877. L'autre de Paul Tornow, relevée de 4,5m, inclinée à 60°, et achevée en janvier 1882, encore en place aujourd'hui, en structure métallique et recouverte de feuilles de cuivre.

La tour du Chapitre abrite cinq cloches : Marie, Catherine, Clément, Céline et la clochette de prime. La tour de la Mutte abrite la Mutte et deux autres cloches plus petites, le tocsin et Mademoiselle de Turmel.

A l'intérieur de la cathédrale on trouve également une ancienne baignoire issue des bains romains taillé dans un monolithe, devenu depuis le Moyen âge les fonts baptismaux. C'est l'élément architectural le plus ancien de l'édifice. L'autel du chœur de la chapelle, en marbre et fermé par une grille, est dessiné par Racine en 1859 et orné d'une rosace du XIIIe siècle. Il est sculpté par Petitmangin.

On y trouve aussi un buffet d'orgue sculpté en 1537. Une crypte romane, agrandie au XVIe siècle se trouve sous la cathédrale.

Anecdotes

Le 18e congrès eucharistique a eu lieu du 6 au 11 août 1907 à Metz [16] présidé par le cardinal Vincenzo Vannutelli. Il se termine par une messe pontificale en la cathédrale où les cardinaux sont reçus par Monseigneur Benzler (évêque de Metz).

La statue du prophète Daniel, sur un pilier à droite du portail de Blondel, a été transformée avant l'arrivée de Guillaume II à Metz en 1903. Son visage est sculpté sur celui de l'empereur [17] lors du grand chantier du portail de Tornow et Dujardin, qui sera décoré par l'Empire plus tard pour cette inspiration. Une épitaphe en latin « Ainsi passe la gloire du monde » a été gravée en 1918 par les Messins pour signifier la chute de l'Empire mais a été effacée au milieu du XXe siècle. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette même statue de Daniel, avec les traits de Guillaume II, est retravaillée car « trop juive » pour l'administration nazie [18]. Il y perd donc sa moustache et son visage est modifié en 1940 [19].

On trouve à l'intérieur de la cathédrale, parmi les visages sculptées au sommet des colonnes qui entourent le portail ouest, le visage de Paul Tornow et Auguste Dujardin, qui se font face.

Le 29 octobre 1816, on fait installer une cloche, plus petite que la Mutte, dite cloche de Turmel, d'une cinquantaine de kilos seulement (la Mutte faisait 11 tonnes), récupérée à l'hospice Sainte-Catherine à Verdun [1]. L'initiative provient de Mademoiselle de Turmel, la fille du maire de Metz qui accusa sa servante d'un vol de bijoux. Ces derniers ont été retrouvés dans un nid de pie, après la pendaison de la domestique. En hommage à cette erreur judiciaire qui troubla les Messins, la cloche sonna alors tous les soirs à 21h54 (plus vraisemblablement 21h45) [5] pour annoncer les fermetures des portes de la ville. Une autre légende évoque une cloche offerte en hommage au fiancé tué de Mademoiselle de Turmel, qui a depuis été historiquement démentie.

Sur la face sud avec les arcades de Blondel, on trouvait des bâtiments d'angle de chaque côté. Près de la rue des Jardins, le bâtiment abritait le « Café de la Meuse », et près de la Rue d'Estrées il y avait une fabrique de registres en 1878 [10]. Le « Café Français » se trouve dans les arcades de Blondel jusqu'en 1882.

Références

  1. Revenir plus haut en : 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 (fr) BERRAR Jean-Claude, Metz au début du XXe siècle, Metz : Editions Serpenoise, 2006 (ISBN 978-2876927513)
  2. Revenir plus haut en : 2,0 2,1 2,2 et 2,3 (fr) MARTIN Jean, Metz histoire & architecture, Metz : Editions Serpenoise, 1995 (ISBN 2876922231)
  3. (fr) PELT Jean-Baptiste, Éphémérides de la cathédrale de Metz (Ve ‑ XVe siècles), Metz : Imprimerie du journal Le Lorrain, 1934 (ISBN n/c)
  4. (fr) TAILLEBOIS Marc, « La Cathédrale Saint-Etienne de Metz » sur metz.catholique.fr (consulté le 5 novembre 2022)
  5. Revenir plus haut en : 5,0 5,1 et 5,2 (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
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Notes

  1. (fr) BECQUET, « 4Fi17 - Metz, la Cathédrale et la place d'Armes (s.d.) » sur Archives municipales de Metz (consulté le 12 décembre 2022)

Bibliographie

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