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En [[1764]], [[Jacques-François Blondel]], à qui l'on avait déjà confié la reconstruction de la [[place d'Armes]] et des édifices alentours, construit un portail néoclassique sur l'entrée ouest, et sur les deux faces (côté [[place Saint-Étienne]] et [[place d'Armes]]) une rangée de galerie de style classique, afin d'harmoniser la cathédrale avec les aménagements entrepris dans tout le quartier. Les galeries de la place d'Armes seront d'ailleurs la copie conforme de la face de l'[[Hôtel de Ville]], construit de l'autre côté de la place. Le [[portail de Blondel]] a été construit avec l'aide de Louis XV. Ce dernier, après un [[Visite de Louis XV à Metz|passage à Metz]], guéri dans la ville en [[1744]], rend hommage à Metz en aidant à la construction. Ce passage lui donnera le surnom de « Bien-Aimé ». Les rénovations de Blondel font aussi apparaître une série d'arcades tout le long de la face sud, au pied de l'édifice, en renfort de la Cathédrale. Ces nouvelles constructions défigurent et abîment cette face, dont le '''Portail de la Vierge''' désormais caché'''.''' | En [[1764]], [[Jacques-François Blondel]], à qui l'on avait déjà confié la reconstruction de la [[place d'Armes]] et des édifices alentours, construit un portail néoclassique sur l'entrée ouest, et sur les deux faces (côté [[place Saint-Étienne]] et [[place d'Armes]]) une rangée de galerie de style classique, afin d'harmoniser la cathédrale avec les aménagements entrepris dans tout le quartier. Les galeries de la place d'Armes seront d'ailleurs la copie conforme de la face de l'[[Hôtel de Ville]], construit de l'autre côté de la place. Le [[portail de Blondel]] a été construit avec l'aide de Louis XV. Ce dernier, après un [[Visite de Louis XV à Metz|passage à Metz]], guéri dans la ville en [[1744]], rend hommage à Metz en aidant à la construction. Ce passage lui donnera le surnom de « Bien-Aimé ». Les rénovations de Blondel font aussi apparaître une série d'arcades tout le long de la face sud <ref group="Note">{{Lien web|langue=fr|titre=4Fi17 - Metz, la Cathédrale et la place d'Armes (s.d.)|url=https://archives.metz.fr/4DCGI/Web_VoirLaNotice/34_01/4Fi17/ILUMP21550|auteur=BECQUET|site=Archives municipales de Metz|consulté le=12 décembre 2022}}</ref>, au pied de l'édifice, en renfort de la Cathédrale. Ces nouvelles constructions défigurent et abîment cette face, dont le '''Portail de la Vierge''' désormais caché'''.''' | ||
En [[1767]], le sculpteur des Pays-Bas autrichiens Pierre-François Le Roy construit deux statues représentant la France et la Religion, de chaque côté du portail Louis XV. Il était déjà à l'origine des deux trophées de la [[place d'Armes]]. | En [[1767]], le sculpteur des Pays-Bas autrichiens Pierre-François Le Roy construit deux statues représentant la France et la Religion, de chaque côté du portail Louis XV. Il était déjà à l'origine des deux trophées de la [[place d'Armes]]. |
Version du 12 décembre 2022 à 23:25
La cathédrale Saint-Étienne de Metz est une cathédrale catholique romaine située au centre-ville, sur la place Jean-Paul II et construite vers 1220 sur des vestiges d'églises. Surnommée « Lanterne du Bon Dieu » car elle a la plus grande surface de vitraux de France, cet édifice est également l'une des plus hautes.
Histoire
Antiquité
L'oratoire de Saint-Étienne, premier vestige connu d'un lieu de culte à l'endroit de la cathédrale, est le seul édifice qui n'a pas été touché par la mise à sac d'Attila, qui brula la ville de Metz en 451. L'oratoire est alors la toute première cathédrale de Metz. Sa construction semble assez récente à ce moment, les lieux de culte à Saint-Étienne étant nombreux au début du Ve siècle. Metz, siège de l'évêché de Metensis depuis le IIIe siècle, installe son siège épiscopal dans ce sanctuaire.
Moyen Âge
En 616, les textes font mention de l'oratoire comme le siège de l'évêque Saint-Arnould. L'oratoire fut restauré par l'évêque Chrodegang de Metz entre 742 et 766 avec l'aide du roi Pépin le Bref. On y installe à cet endroit une basilique romane, dont les travaux sont lancés par l'évêque Thierry 1er (965 - 984). Elle sortira de terre vers 1040 [1]. Elle deviendra plus tard le transept ouest de la cathédrale actuelle.
En 1186, on construit Notre-Dame la Ronde, perpendiculaire à la cathédrale romane. Les deux édifices sont séparés par un mur et ne sont pas construits au même niveau (les vestiges de ce mur et la différence d'architecture est toujours visible dans la cathédrale actuelle). La cathédrale Saint-Étienne telle qu'elle existe aujourd'hui, a été commandée à l'évêque de Metz Conrad de Schaffenberg entre 1212 et 1224 par Honorius III qui a harmonisé les deux églises vers 1220 [2],[3], alors que la Ronde n'était pas encore rattachée. La cathédrale semble avoir été érigée, sous sa forme actuelle, en 1259 sous l'évêque Jacques de Lorraine (il y sera ensuite inhumé) [4]. L'architecte nommé pour cette construction est Pierre Perrat, il choisi un style gothique en vogue à cette époque. Les travaux s'achèvent entre 1520 et 1552. La cathédrale est construite en pierre de Jaumont. La nef, une des plus hautes de France, fait 42 mètres de haut. L'évêque de Metz et les chanoines de Notre-Dame la Ronde assemblent les deux cathédrales sous la même voûte.
On installe la cloche de la Mutte en 1412 dans la tour du même nom, après l'avoir fondue en 1381. Elle sera descendue durant la Révolution et fondue pour en faire des pièces de monnaie [4]. Les voûtes sont terminées et on installe la rosace de 11 m de diamètre, et les vitraux de la façade ouest (le portail), taillés par le maître verrier Hermann de Münster. Les premiers travaux s'achèvent. De 1486 à 1521, une nouvelle campagne de travaux commence après l'incendie de la toiture en 1468. Hannes de Ranconval remplace le colombier en bois de la tour de la Mutte en 1478 par une flèche de style gothique flamboyant. On peut y voir aujourd'hui le drapeau de Metz sur une girouette, au sommet. La campagne de reconstruction commence en 1486 avec le reconstruction du transept nord jusqu'en 1504 puis le chœur, et enfin en 1508 le transept sud jusqu'en 1521.
Renaissance et XVIIe siècle
Après la reconstruction du transept nord, Théobald de Lixheim pose ses vitraux en 1504. Il sera suivi par Valentin Bousch qui pose ses vitraux en 1521 après la deuxième campagne de travaux. C'est l'année suivante, le 11 avril 1552 que la cathédrale de Metz est consacrée.
En 1605, la Mutte actuelle est fondue à Metz le 16 juillet, rue Blondel.
XVIIIe et XIXe : les grandes transformations de Blondel
En 1764, Jacques-François Blondel, à qui l'on avait déjà confié la reconstruction de la place d'Armes et des édifices alentours, construit un portail néoclassique sur l'entrée ouest, et sur les deux faces (côté place Saint-Étienne et place d'Armes) une rangée de galerie de style classique, afin d'harmoniser la cathédrale avec les aménagements entrepris dans tout le quartier. Les galeries de la place d'Armes seront d'ailleurs la copie conforme de la face de l'Hôtel de Ville, construit de l'autre côté de la place. Le portail de Blondel a été construit avec l'aide de Louis XV. Ce dernier, après un passage à Metz, guéri dans la ville en 1744, rend hommage à Metz en aidant à la construction. Ce passage lui donnera le surnom de « Bien-Aimé ». Les rénovations de Blondel font aussi apparaître une série d'arcades tout le long de la face sud [Note 1], au pied de l'édifice, en renfort de la Cathédrale. Ces nouvelles constructions défigurent et abîment cette face, dont le Portail de la Vierge désormais caché.
En 1767, le sculpteur des Pays-Bas autrichiens Pierre-François Le Roy construit deux statues représentant la France et la Religion, de chaque côté du portail Louis XV. Il était déjà à l'origine des deux trophées de la place d'Armes.
Durant la moitié du XIXe siècle, les constructions de Blondel sont vivement critiquées par les élus messins et mosellans. Le député de Moselle Charles-Paul du Coëtlosquet dira même : « Espérons qu'un jour viendra où nous verrons l'absurde portail de Blondel disparaître et faire place à une œuvre conçue dans le style du Moyen Âge » [5].
Entre 1854 et 1860, la rangée de galeries, construite par Jacques-François Blondel sur la place d'Armes, et faisant face à l'Hôtel de Ville, est démolie sur demande de l'évêque de Metz qui souhaite redonner un style gothique à l'édifice [6]. Le 5 mai 1877, l'empereur prussien Guillaume Ier se rend à Metz, désormais sous l'empire allemand. On organise le lendemain une illumination de la cathédrale avec des feux de Bengale et des fusées qui partaient des tours.
Un incendie se déclencha sur la charpente et ravagea tout le toit dans la nuit du 6 au 7 mai. Ce n'est qu'en 1882 que la nouvelle toiture est terminée. Elle dispose désormais d'une inclinaison à 60 degrés, en fer forgé et en feuilles de cuivre. La tour de la Mutte et le portail de la Vierge sont également restaurés. Le Café Français, dans l'angle du portail, dont le style ressemble aux autres bâtiments de Blondel, est démoli.
En 1885, la restauration du portail de la Vierge est terminé [4]. On y compte 232 statues dont 23 plus grandes que nature. En 1894, un Christ en croix, détruit pendant la Révolution, est replacé sur la tour du Chapitre. On charge l'architecte Paul Tornow et le sculpteur Auguste Dujardin de restaurer le portail sur la face ouest [7]. Enfin, en 1898, le portail Louis XV de style classique est démoli, sous l'égide de l'architecte Becker. Les deux statues sont envoyées dans le pays naborien.
XXe et XXIe : des décennies de nettoyages
Le 14 mai 1903, le portail du Christ, d'inspiration néo-gothique, est inauguré par l’empereur Guillaume II, sans obtenir l'approbation de toute la population messine . La cathédrale compte 6 500 mètres carrés de vitraux, ce qui lui donne une luminosité éclatante.
Pour fêter la victoire de la France lors de la guerre, la cloche de la Mutte, qui pèse 11 tonnes et peut faire effondrer la tour lorsqu'elle sonne, sonne pour la dernière fois avant d'être descendue [3]. En 1958, la façade de la tour de la Mutte est restaurée afin de nettoyer la pierre de Jaumont [8]. S'en suivent des travaux de restauration tout autour de la cathédrale durant la seconde moitié du XXe siècle.
Des travaux qui reprendront également au début des années 2000, pour nettoyer la façade et pour restaurer entièrement la tour de la Mutte, sur près d'une décennie.
Architecture
Avec 6 500 m² de vitraux, qui s'étalent sur plusieurs siècles, la cathédrale est celle qui est recouverte de la plus grande surface vitrée de France. Sa hauteur sous voûte en fait la troisième plus haute de France. Elle possède la particularité de ne pas être orientée Est-Ouest comme à l'accoutumé, sans doute car elle a été bâtie sur deux édifices préexistants. En entrée dans la cathédrale, on peut constater l'ancien emplacement de Notre-Dame la Ronde, une église carrée qui correspond aujourd'hui aux trois premières travées. La forme des colonnes et le sol, qui a été rabaissé de 80 cm, font de cette partie de la cathédrale un vestige visible de l'ancienne collégiale.
La volonté de l'architecte, au XIIIe siècle, est de construire des bas-côtés de 13 mètres de haut et la voûte à 42 mètres, pour faire rayonner les vitraux et les hautes fenêtres. Fait singulier: deux tours sont installées sur la façade nord et sud, à hauteur de la troisième travée, au milieu de l'édifice. La tour du Chapitre, au nord, fait 69 mètres de haut et la tour de la Mutte, au sud, s'élève à 88 mètres de haut, sur l'une des places les plus élevées de Metz.
La cathédrale a eu deux types de charpente. L'une en bois, construite au XIVe siècle, et qui a brûlée dans un incendie en 1877. L'autre, encore en place aujourd'hui, en structure métallique.
Anecdotes
La statue du prophète Daniel, sur un pilier à droite du portail de Blondel, a été transformée avant l'arrivée de Guillaume II à Metz en 1903. Son visage est sculpté sur celui de l'empereur [9] lors du grand chantier du portail de Tornow et Dujardin, qui sera décoré par l'Empire plus tard pour cette inspiration. Une épitaphe en latin « Ainsi passe la gloire du monde » a été gravée en 1918 par les Messins et a été effacée au milieu du XXe siècle.
On trouve à l'intérieur de la cathédrale, parmi les visages sculptées au sommet des colonnes qui entourent le portail ouest, le visage de Paul Tornow et Auguste Dujardin, qui se font face.
En 1816, on fait installe une cloche, plus petite que la Mutte, dite cloche de Turmel, d'une cinquantaine de kilos seulement (la Mutte faisait 11 tonnes). L'initiative provient de Mademoiselle de Turmel, la fille du maire de Metz qui accusa sa servante d'un vol de bijoux. Ces derniers ont été retrouvés dans un nid de pie, après la pendaison de la domestique. En hommage à cette erreur judiciaire qui troubla les Messins, la cloche sonna alors tous les soirs à 21h54 [3].
Références
- ↑ (fr) PELT Jean-Baptiste, Éphémérides de la cathédrale de Metz (Ve ‑ XVe siècles), Metz : Imprimerie du journal Le Lorrain, 1934 (ISBN n/c)
- ↑ (fr) TAILLEBOIS Marc, « La Cathédrale Saint-Etienne de Metz » sur metz.catholique.fr (consulté le 5 novembre 2022)
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
- ↑ 4,0 4,1 et 4,2 (fr) BERRAR Jean-Claude, Metz au début du XXe siècle, Metz : Editions Serpenoise, 2006 (ISBN 978-2876927513)
- ↑ (en) DU COËTLOSQUET, Charles-Paul, Notice sur la cathédrale de Metz, Metz : Imprimerie de Dembour et Gangel, 1847 (ISBN n/c)
- ↑ (fr) PIERRE, « Les petits secrets de la cathédrale de Metz » sur mon-grand-est.fr (consulté le 30 novembre 2022)
- ↑ (fr) GANDEBEUF Jacques, « Dossier délicat » sur Moselle Humiliée (consulté le 15 mars 2014)
- ↑ (fr) BUCCIARELLI Maxime, Les archives du ciel Metz 1950 - 1980, Vaux : Serge Domini Éditeur, 2010 (ISBN 978-2-35475-032-9)
- ↑ (fr) BASTIEN René, BECKER Albin, Metz mémoire, Saint-Étienne : Edi Loire, 1996 (ISBN 2-84084-041-3)
Bibliographie
- (fr) BOUSSER Nicolas, « Un portail pour la Cathédrale de Metz » sur Coupe File-Art (consulté le 30 novembre 2022)
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